Connectionivoirienne
Il y a eu échanges de vœux entre le ministre Bruno Koné, le secrétaire d’Etat N’guessan Lataille et le personnel du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, mardi au Plateau. Une occasion pour le patron de ce département de faire un bilan des activités de l’année écoulée et d’exposer sa vision des choses au cours de l’année 2020.
Dans son exposé de plus de 40 minutes, il s’est notamment étendu sur des sujets cruciaux tels que celui du logement social, la loi sur les maisons de location et les chantiers de construction d’édifices publics.
Ce n’est plus un secret, dès sa prise de fonction et après le tour de quelques chantiers de logements sociaux dans le district d’Abidjan, Bruno Koné avait conclu à un échec de ce vaste chantier, pourtant une promesse de campagne électorale. Aujourd’hui, ce qui préoccupe le ministre après ce constat, c’est la relance dudit chantier. « Créer les moyens et disposer de ressources pérennes, cela fait partie des faiblesses jusque-là constatées. Nous n’avons pas été performants, nous l’avons reconnu et nous avons corrigé », a-t-il commenté avant d’ébaucher quelques solutions. Entre autres :
« • engager la réforme institutionnelle du secteur du logement. Ce qui permettra d’optimiser l’efficacité des outils dédiés aux logements sociaux ;
• accélérer les travaux de réalisation des Voiries et Réseaux Divers (VRD) primaires pour la production des logements sociaux sur l’ensemble des sites à Abidjan et sa périphérie ;
• renforcer la maitrise du foncier par l’Etat ;
• disposer de ressources pérennes de financement de la politique du logement. »
Sur ce dernier point notamment, le ministre Bruno Koné annonce la mise en place d’une parafiscalité dans le secteur du logement et de la construction. Celle-ci devrait permettre de générer selon lui, des fonds importants qui ont manqué jusque-là dans le financement des activités qui reviennent à l’Etat sur les chantiers des logements sociaux. Il n’a pas donné beaucoup de détails sur l’opérationnalité de cette parafiscalité mais s’est dit convaincu que ceci se fait dans d’autres pays et l’expérience pourrait marcher en Côte d’Ivoire pour la construction massive des logements. A côté de cela, il estime que la signature de conventions entre l’Etat, les corporations des travailleurs du secteur public et les banques est une autre réponse concrète pour la construction rapide de logements. Il en veut pour preuve la récente signature entre des organisations d’enseignants et deux ministres (Bruno Koné et Kandia Camara de l’Education nationale).
Le ministre est également revenu sur la loi portant ‘’bail à usage d’habitation’’ qui règlemente le cadre de la collaboration entre le bailleur et le locataire. Comme nous l’avons déjà écrit ici, l’annexe fiscale pour la gestion 2020 a prévu de lourdes sanctions contre les propriétaires de maison qui ne respecteront pas les dispositions de ladite loi, précisément en matière de caution et avance de loyer. Et Bruno Koné d’insister : « Nous avons introduit dans l’annexe fiscale 2020 un renforcement des sanctions (passant ainsi la taxe sur l’excédent perçu par le bailleur de 20% à 300%). Ainsi, toutes les sommes au-delà des 2 mois de caution + 2 mois de loyer d’avance seront désormais taxées à 300%. Nous mettrons bientôt sur le marché, un contrat-type, qui garantira aux parties (bailleur et locataire), l’application stricte de la loi sur le bail à usage d’habitation ».
Pour le reste, Bruno Koné a annoncé la fin des réhabilitations des tours A et B à la cité administrative du Plateau, laquelle va s’enrichir d’une nouvelle tour bientôt à l’ancien emplacement de la préfecture de police. Les financements et les études de la Tour F sont bouclés, selon lui.
Lors des échanges de vœux proprement dits, les agents ont exprimé leur gratitude au ministre pour le paiement régulier des primes trimestrielles. Mais ils ont plaidé pour le relèvement des montants. Le ministre a promis de traiter la question tout en invitant les travailleurs à plus de productivité s’ils veulent avoir les bonus demandés.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
FÉLICITATIONS Mr LE MINISTRE
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C’est indéniable vous avez secoué le cocotier. Des dossiers dormants ont été dépoussiérés. Pour certaines situations, on peut dire que c’est un véritable exercice de « thinking outside the box » que vous avez entrepris avec des propositions de mesures singulièrement innovantes. On doit reconnaître qu’après le Ministre Gnamien, vous avez officiellement admis que le chantier u logement social stagnait. Mais contrairement à lui vous avez attaqué le problème à bras le corps en élargissant les pistes de solutions notamment en matière de financement. A chacun son métier. J’ai TOUJOURS dit que ceux qui croient parce qu’on a un certain niveau on peut prester n’importe oû donc dans toutes les stations ministérielles d’un gouvernement se trompaient. Faute de cd nécessaire recul métier et cette capacité d’appropriation, on a un ministère de l’enseignement supérieur spécialisé en ministère des infrastructures de l’enseignement supérieur, un ministère de l’éducation qui voit son bilan en termes limitatifs d’écoles construites et de tables bancs installées etc.
Bref…
A LA MISE EN OEUVRE, ON JUGERA
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Ne tombons pas dans une contemplation béate et dans l’autosatisfaction face a ce bilan.
Concernant la loi RÉPRESSIVE contre les propriétaires, on l’a beaucoup vanté alors que le fameux contrat type de bail sur lequel elle est adossée, n’est nullement diffusé et donc connu de tous.
Les cautions semblent excessives quand on les décrit dans un seul sens.
Prenons le cas des familles delogées actuellement à Adjouffou. Y a t il un stock de maisons vides et prêtes à l’emploi immédiatement pour les accueillir ? Non !
Elles iront de gauche à droite chez des parents, à côté des écoles si possible, en attendant …
Ces parents généreux, s’ils sont eux locataires, verront leurs effectifs doublés dans des appartements dont la dégradation sera accélérée. Il y aura des personnes dans les salons (c’est courant) mais aussi sur les dalles des immeubles. C’est déjà mieux que les cimetières de Port Bouet…
Pour le propriétaire VICTIME très souvent à son insu de cette « invasion » par la force de la solidarité africaine, c’est des installations de plomberie à maintenir en permanence, des serrures à remplacer chaque deux mois, des carreaux à refaire etc. La maison peut être à Abidjan, le propriétaire à Abengourou. Lorsqu’il viendra constater les faits ce sera trop tard. Avec deux mois de caution il ne pourrait jamais refaire TOUS les travaux de réparation.
J’ai pris un exemple extrême. Très souvent en temps normal, certains locataires parce qu’ils payent un loyer, n’occupent pas les lieux en bon père de famille. Le patrimoine n’etant pas à eux, ils n’ont aucun égard pour la préservation des locaux.
Voici pourquoi quand les clients se présentent avec les démarcheurs et autres intermédiaires de la chaîne de l’immobilier locatif, ils sont soumis à une kyrielle de questions parfois gênantes mais qui ont parfois leurs motivations :
1. « Tu as quelle race ? »
2. « Ton famille vous zont combien ? »
3. « Ton zenfants c’est combien ? »
4. « C’est dans quelle façon église tu vas ? » Est ce que vous chantez et dansez la bas ?
5. Tu fais funérailles a la maison ?
6. Y a combien de chômeurs dans votre famille ?
7. Y a combien de filles qui ont plus de 30 ans chez toi ?
8. Ton société c’est oû ? Tu as duré dedans ? C’est quelle façon travail tu fais toi même là bas ?
Etc….
La détection du profil du locataire passe par un scanner impitoyable voire indécent mais le propriétaire sur ce terrain n’est soumis à AUCUNE loi restrictive. Il a ses clés en poche. Il reste maître du jeu. Il arrive un moment oû le locataire à bout lui proposera lui même d’augmenter le nombre de mois de caution hors contrat Pour avoir la paix. Une maison en face d’une école, d’un hôpital, d’un marché trouve TOUJOURS preneur !
L’Etat vaincra cette dure réalité en favorisant le développement de nouvelles villes, en équilibrant le développement territorial au lieu de continuer les surinvestissements sur Abidjan. L’Etat jugulera cette réalité sociale en ramenant l’offre des logements au niveau de la demande. La loi du marché aidant les propriétaires pourront être plus respectueux du client qui serait alors LE ROI !
Des conventions entre l’Etat, les corporations des travailleurs du secteur public et les banques
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On cite la nouvelle convention en faveur des logements pour les enseignants. J’applaudis des deux mains…sans perdre mon habituelle réserve quand il s’agit d’une proposition fin ministre très impliquée dans la vie politique de son parti comme Mme Kandia.
Très alléchant parce que seulement dessiné sur le papier…
Je ne veux pas être méchant mais je doute qu’une étude SÉRIEUSE ait précédée cette proposition. Et ce n’est pas la livraison d’une trentaine de maisons échantillons qui changerait immédiatement ma position.
Un projet immobilier sans apport initial pour les enseignants du Ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement technique pour tous les mutualistes ?
Les agents précipités seulement après la réception des clés de leurs maisons ?
Comment croire à une telle mirobolante offre dans un pays oû ceux là même qui ont payé rubis sur l’ongle peinent à voir leurs clés et à entrer en possession de leurs maisons ?
Comment y croire quand on sait que le social a rarement été une option stratégique dans l’action gouvernementale très souvent d’inspiration ultra libérale ? Et quelles banques seront intéressées par ce montage hautement risqué dans le contexte de l’immobilier ?
Dans nos pays oû la vente en l’état futur d’achèvement, est déjà problématique parce que la législation est disparate voire inexistante, et qui favorise la duplicité des promoteurs et des banquiers, pourquoi ces derniers laisseront ce veau d’or pour s’imposer autant de risques ?
Quel promoteur peut se lancer dans la construction de biens immobiliers s’il ne pas la certitude de les vendre à terme ? Situation dont le secteur du reste se prémunit avec la complicité des banquiers en imposant aux clients des contrats léoniens ?
Les fonctionnaires représentent ils quel pourcentage de la population active aujourd’hui dans notre pays ? Sont ils tous éligibles à un contrat immobilier intéressant pour un promoteur ? 10% ? 20% ?
Le fonctionnaire étant un sujet à affectation, oû seront construites les maisons ? A Abidjan ou dans chaque région ? La possession d’un toit dans la capitale si le projet doit etre localisé à Abidjan ne créerait elle pas un effet pervers par un refus de servir ailleurs d’Abidjan ? A Diabo, localité située à environ 15 kilomètres de Bouaké… un sous prefet refuserait une maison délabrée…
Hormis les enseignants, le corps medical et les forces de l’ordre (corps habillés), en un mot ceux qui disposent d’un droit au bail administratif significatif et qui pourrait être prélevé à la source quel corps de métier serait concerné ?
Même en période électorale, on ne saurait avaler toutes les couleuvres !
Mais….On JUGERA sur pièce !
LA PARAFISCALITE
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La fameuse trouvaille ?
Attendons d’en voir le contenu !
Une nouvelle forme de fiscalité ca prend TRES SOUVENT du temps pour être mise en oeuvre. Et surtout ACCEPTÉE !
Dans certains pays comme le Maroc elle appuie effectivement la fiscalité traditionnelle. Mais elle est jugée INCONSTITUTIONNELLE…par un certain nombre d’opérateurs économiques.
Bref bon courage Monsieur le Ministre ! Vous avez eu le mérite d’avoir essayé.
Quand on secoue un cocotier, il faut vite s’éloigner quand les noix tombent ! Sinon on risque de comprendre qui a mis l’eau dans la noix ! A TROP promettre 60 000 logements à des enseignants prompts à aller en grève…