Déguerpissement à l’aéroport: La mairie et des élus de Port-Bouët demandent l’indulgence du président Ouattara

La mairie de Port-Bouët et des élus « natifs » de cette commune sont préoccupés par la situation des riverains de l’aéroport, menacés de déguerpissement. Ils l’ont fait savoir le jeudi 16 janvier 2020, au cours d’une cérémonie, qui n’avait rien à voir avec cette actualité au centre de toutes les conversations à Port-Bouët.

Saisissant, en effet, l’occasion de la remise des chèques aux porteurs de projet financés par l’Etat, le premier adjoint au maire de Port-Bouët, Alain Adja, a glissé ce dossier chaud dans son propos. C’est que les populations riveraines de l’aéroport, menacées de déguerpissement suite au décès de l’adolescent-passager clandestin d’un avion, s’étaient retrouvées par coïncidence au centre pilote de Port-Bouët, lieu de la cérémonie.

Comment célébrer la joie de personnes qui viennent recevoir des fonds publics pour financer leurs projets au moment même où une bonne frange des habitants de Port-Bouët est désemparée du fait d’une menace de déguerpissement imminent ? C’est sans doute ce qui a poussé le premier adjoint au maire a introduit ce dossier brûlant dans une tribune qui n’avait aucun rapport avec le sujet. « Président, Sabari », a-t-il lancé à l’endroit du chef de l’Etat. Puis Alain Adja d’exhorter les ministres Siandou Fofana, du Tourisme et Abdourahamane Cissé, du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables, tous deux fils de Port-Bouët, à voler au secours des populations en plaidant leur cause auprès du président de la République.

« Je vous assure, le gouvernement est sensible à ce problème », a d’entrée indiqué Abdourahamane Cissé. Puis il a assuré qu’ils vont s’impliquer pour éviter que ce déguerpissement fasse de gros dégâts. « Nous allons faire en sorte qu’il ait le moins d’impact possible sur les populations (.) On a parlé d’un déguerpissement de 400 m, 500m à la ronde, ce sera moins que cela », a-t-il tenté de rassurer.

Et d’ajouter : « Nous allons faire en sorte que les écoles ne soient pas détruites ». Il a, par ailleurs, soutenu qu’ils prendront langue avec la mairie « pour que des sites de recasement soient trouvés ». Quant à son collègue Siandou Fofana, il a assuré qu’ils « veilleront à faire en sorte que l’intérêt de Port-Bouët soit préservé ». Au moment où nous quittions les lieux vers 18h, Abdourahamane Cissé échangeait avec les populations concernées par la future opération bulldozer à l’aéroport, prévue pour démarrer lundi prochain.

Karine Koré
Lebanco.net

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