Manuella YAPI
Amira Mourad Lobognon, l’épouse du député ivoirien Alain Lobognon, a sollicité l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire Gilles Huberson, pour la libération de son époux et 16 autres proches de l’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, détenus depuis le 23 décembre 2019, dans une lettre.
« Mon statut de citoyenne française mariée à un élu ivoirien dont les droits sont bafoués, m’incline à demander à l’ambassadeur de la République française, d’user de votre autorité pour interpeller les autorités politiques ivoiriennes pour le respect et la protection des droits humains », a écrit mercredi Mme Lobognon.
Estimant qu’Alain Lobognon et les 16 proches de Guillaume Soro écroués, dont quatre autres députés, ont été arrêtés « en violation de leurs droits constitutionnels et parlementaires », elle a sollicité l’ »intervention » de M. Huberson « pour la libération des prisonniers de l’opposition politique ivoirienne, arbitrairement détenus » depuis cette date.
« Aujourd’hui je suis sous anxiolytiques car vivant sous la terreur qu’on vienne nous enlever ou nous faire du mal », a poursuivi Mme Lobognon, évoquant des « menaces de mort à peine voilées depuis (son) appel à la libération de ces détenus politiques » et une scène « digne du temps la GESTAPO » vécue face à des « hommes encagoulés armés de AK47 prêts à tirer » parce qu’elle « suivait (son) beau-frère Stéphane N’drin », lui aussi détenu depuis le 08 janvier.
Le 23 décembre 2019, date du retour manqué de M. Soro en Côte d’Ivoire, 15 de ses proches et collaborateurs ont été interpellés à l’issue d’une conférence de presse au siège de leur mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) à Cocody (Est d’Abidjan) et écroués.
L’arrestation du policier Rigobert Soro, deuxième frère cadet du leader de GPS écroué, et celle de « Dahafolo Koné, assistant de (son) avocat », portent à « 17 (le nombre de) personnes liées à l’opposition placées en détention à l’issue d’une vague d’arrestations menée entre le 23 et le 31 décembre 2019 à Abidjan », a rapporté Amnesty international.
Visé par un mandat d’arrêt international pour « présomptions graves de tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national », Guillaume Soro, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre, risque la prison à vie.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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