Enquête vol AF703 Côte-d’Ivoire: Six gendarmes en service la nuit du drame mis aux arrêts

Des gendarmes arrêtés en Côte d’Ivoire: Enquête sur Ani Guibahi, mort du train d’atterrissage AF703

Des éléments de la gendarmerie en poste à l’aéroport Félix
Houphouët-Boigny, sont détenus au camp commando de Koumassi, un quartier
sud d’Abidjan, pour leur responsabilité dans l’affaire, Ani Guibahi, le
jeune ivoirien dont le corps sans vie a été découvert à Roissy le 8
janvier 2020, dans le train d’atterrissage du vol AF703 de la compagnie
Air France, qui effectuait la liaison Abidjan-Paris.

« Les gendarmes qui ont travaillé cette nuit-là (la nuit du 7 janvier
2020 ndlr) sont en détention depuis le samedi 11 janvier 2020 au camp
commando de Koumassi
. Ils sont au nombre de six hauts responsables de la
sécurité aéroportuaires. Nous avons parmi eux l’un des meilleurs
gendarmes
de la Côte d’Ivoire. Ils ont en charge le contrôle des
alentours de l’aéroport et l’inviolabilité de l’enceinte » /, a révélé
un bagagiste à l’aéroport d’Abidjan, qui a profité pour dénoncer
l’attitude des éléments de sécurité, qui sont selon lui, davantage
préoccupés par les mouvements des opérateurs économiques, que par la
sécurité des biens et des personnes.

La gendarmerie est-elle la seule unité dont la responsabilité devra
être déterminée dans cette enquête ?

blank

Il est vrai que ce sont les agents du groupe de sécurité
aéroportuaire, GSA, qui s’occupent de la coordination de la sûreté et la
sécurité, mais on pourrait aussi impliquer les sapeurs-pompiers. Car
pendant toute la phase de taxi c’est-à-dire du tarmac jusqu’a la piste
de décollage, l’avion est suivi par un véhicule de sapeur-pompier.
Aussi, il est difficile que quelqu’un monte à ce niveau vu que le moteur
est toujours lancé à une telle vitesse que personne ne peut y avoir accès.

Pareil pour les roues qui sont en état de chauffe. Pour moi, l’enfant ne
peut monter que depuis le Tarmac », a confié un mécanicien avion du
GATL Abidjan, qui a requis l’anonymat.

Pour lui, les autorités aéroportuaires gagneraient à visionner à nouveau
et en détail toutes les caméras de surveillance aux deux entrées de
l’aéroport, côté aérogare et côté sud en venant du carrefour akwaba et
retrouver avec qui l’enfant a causé ce jour là.

« Les investigations sont en cours. L’affaire est entre les mains du
procureur. Mais en attendant, toutes les structures qui ont en charge la
sûreté de près ou de loin, doivent prendre des dispositions pour faire
ressortir les failles, et les autres dispositions transitoires qui
pourront aller jusqu’aux sanctions afin de permettre le déroulement
serein de l’enquête », avait prévenu le ministre des Transports, Amadou
Koné, vendredi 10 janvier 2020, lors d’un point de presse sur la question.

Comme indiqué par le ministre des transports [dont certains exigent la démission] lors du point de presse
cité plus haut, la présence dans la zone de décollage d’un individu
suspect pouvant être le jeune en question, avait été signalée quelques
heures avant le départ de vol Air France 703. Une patrouille des sapeurs
pompiers parti à la recherche du suspect signalé, a dit n’avoir rien
aperçu à son retour, sans faire de compte rendu, ni rien signaler
immédiatement aux autres corps en charge de la surveillance et de la
sécurité, de l’espace aéroportuaire.

Pendant ce temps, les personnes préposées au suivi des caméras de
surveillance, en vue de donner les alertes le cas échéant, n’ont pas été
en mesure de détecter en temps réel les anomalies découvertes plus tard
lors du visionnage des caméras. Les auteurs et responsables des
anomalies déjà observées, et à venir, sont visés par les interpellations
en cours, selon les explications du ministre Amadou Koné.

Philippe Kouhon
L’Intelligent d’Abidjan

Commentaires Facebook

1 réflexion au sujet de « Enquête vol AF703 Côte-d’Ivoire: Six gendarmes en service la nuit du drame mis aux arrêts »

  1. ALLER PLUS LOIN
    ==============

    Les premières mesures CONSERVATOIRES annoncées sont encourageantes. Mais je dirai deux choses par des adages :
    1. L’arbre ne doit pas cacher la forêt
    2. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau de bain.

    C’est certain que de par la déclinaison de leurs missions le Groupe de Sécurité Aéroportuaire de la Gendarmerie Nationale (GSA-GN) que le Lieutenant-Colonel Madou YHEO explique très bien dans le Magazine de l’Aéroport d’Abidjan (numéro 15 Nov-Dec-Janv 2017) particulièrement le Programme de Sureté de l’Aéroport, le GSA-GN sera pointée du doigt. A Juste titre.
    Les responsables ont pris donc les mesures conservatoires de rigueur qui seront affinées avec la progression de l’enquête.
    Si cette unité spécialisée crée en 1990 par Le Général de Division Kouassi Kouakou Gervais, est visée au premier coup d’œil, la chaîne de responsabilités peut être plus large.

    On a tous souvenance par exemple de l’intrusion d’un bœuf sur la piste de l’aéroport en Septembre 2016. Le reportage du journal Le Mandat disait alors ceci : « Cette situation qui n’est pas arrivée par hasard doit nous interpeller tous. Si un bœuf a pu prendre possession de la piste d’atterrissage dans des conditions aussi faciles, cela montre que le dispositif sécuritaire de l’aéroport est à revoir. On peut dire que le pire a été évité de justesse. La seule chance que l’on ait eue, c’est qu’en cette période de la journée, il n’y avait pas d’atterrissage d’avion sur la piste.
    Les autorités sont donc interpellées sur les questions de la sécurisation de l’aéroport. Comment l’animal a-t-il pu traverser la grille de sécurité de l’aéroport pour se retrouver sur la piste d’atterrissage ? »

    C’est le lieu de remonter plus haut et contrôles toutes les fiches d’incident de Sécurité et Sureté émises ou qui devraient l’être, leur analyse selon les procédures et les mesures prises depuis lors.

    Il se pourrait que la Gendarmerie ait fait en temps opportun des recommandations remises en cause par d’autres entités qui opèrent sur la plateforme aéroportuaire. Voire des individus haut placés. On est bien au pays « Est-ce que tu me connais ? » et le personnel aéroportuaire se croit toujours investi d’une autorité au-dessus de la Gendarmerie.

    Parce qu’au moment de l’affaire du bœuf, le Prix d’Excellence du « Glaive d’Honneur de la Gendarmerie nationale » était remis au Groupe de Sécurité Aéroportuaire (GSA) d’Abidjan ! Donc la motivation et la compétence du GSA ne sont pas les seuls sujets de débats.

    Aux pages 36-37 du même Magazine de l’Aéroport d’Abidjan (numéro 15 Nov-Dec-Janv 2017), on y apprend les nombreuses mesures de contrôles qui sont opérées. Il y a donc lieu d’aller plus loin que la condamnation de l’équipe de nuit des Gendarmes de service du GSA.

    ENFANT « BÔRO D’ENJAILLEMENT », FILS DE « LA TRAVERSÉE DU GUERRIER »
    ==========================================================

    Sans une surveillance accrue et des meures de riposte immédiate, les mesures de sécurisation renforcée par des bandes de sécurité de 200 mètres ne seront pas dissuasives pour les jeunes ivoiriens dont on connait la propension pour les jeux dangereux comme «La traversée du Guerrier» sur le Boulevard VGE ou le « Bôrô d’Enjaillement » et danse « Roukass kass » sur le toit des bus. Roukass avec double salto avant et arrière sur un bus de la SOTRA en marche !
    Ces enfants qui de surcroît ont connu la désacralisation de la tenue des forces de l’ordre et des armes, n’hésiteront pas à forcer le passage. Au demeurant, ceux qui au prix de leurs vies tentèrent au temps de la guerre froide de franchir le mur de Berlin, n’étaient pas forcément des danseurs de Roukass.
    L’appel vers la liberté et le bonheur est hélas un appel d’air à caractère suicidaire.

    C’est pourquoi le mot prophétique de feu Jérôme Diegou BAILLY, auteur de « La Traversée du Guerrier » sonnera toujours dans nos têtes :
    « Tout compte fait et en réfléchissant bien, on se demande si la vie elle-même n’est pas une traversée du guerrier. Parce qu’il est vrai que SANS LA FOI, tout le monde va à l’aventure. Il n’y a que l’éclairage de la foi qui peut nous guider. »

    METTRE FIN AUX RÈGNES INTERMINABLES
    =================================

    En relativisant les avis donnés ici par les personnes interrogées (cas du bagagiste qui accuse les forces de l’ordre de faire plus du gombo que d’exécuter véritablement leurs missions), on doit avoir le courage aussi de virer les agents indélicats de cette unité. Parce que très souvent, on les connait. Et très souvent cette pègre dans nos Corps affiche la couverture (atomique) qui les protège à l’Etat-major et qui les a affectées à l’Aéroport, au Port et dans les postes frontières « juteux » !

    La revue des process doit intégrer les durées de présence maximales qu’un agent fut le commandant devra faire dans ces sites jugés à tort ou à raison lucratifs. Dans certains pays, le Directeur de la Douane ne fait pas plus de deux ans à son poste. Comment expliquer que des agents se cramponnent à ces postes ?

    L’avis du bagagiste à un certain niveau n’est pas excessif. On a tous entendu que les membres de telle communauté essentiellement commerçante ont tous leurs douaniers à l’aéroport !

    Du côté de l’ANAC, il ne faudra pas également se voiler la face. L’époque du tout-puissant Vassiriki SAVANE, Directeur de l’Aviation Civile de Côte d’Ivoire pendant dix-sept (17) ans, est bien loin.

    Il faut désormais renouveler les troupes A TEMPS et éviter dans ce secteur stratégique de l’aéronautique (ANAC et SODEXAM) des responsables se ne s’encroûtent à leurs postes.
    Dans le domaine de l’aéronautique la Côte d’Ivoire dispose de bien de cadres pour assurer la relève. SAVANE avait ouvert la voie de manière magistrale et à ce titre, personne ne peut lui dénier ce bilan élogieux qui fut le sien. Ce sont des domaines techniques et il faut éloigner la politique et ses avatars.

    A une certaine époque on pouvait voir RÉGULIÈREMENT des visites inopinées tard dans la nuit de SAVANE sur les différentes positions de la plateforme aéroportuaire. Les anciens chefs de la Gendarmerie étaient réputés à ces exercice sur le terrain. Le commandant de la brigade de gendarmerie de Gagnoa, au moment de l’Affaire du Guébié, le célèbre Nouhou Bakayoko partout où il a exercé le commandement, a toujours laissé une image d’homme de terrain. MDL chef en 1970 un véritable homme de terrain !

    C’est autant de raisons qui objectivement font dire que l’équipe de nuit des Gendarmes de service du GSA, est relevée de ses fonctions, la chaîne de commandement doit assumer sa part de responsabilités. « RESPONSABLE MAIS PAS COUPABLE » on démissionne ailleurs.

    METTRE FIN AUX CUMULS DE FONCTION
    ================================

    Certains ministres ou DG sont des hauts cadres dans leurs partis. A ce titre, ils se sentent obligés d’être EN PERMANENCE sur le terrain politique en cette année électorale. Le plus clair du temps, ils sont absents lors de l’analyse de certains dossiers d’importance ! Toutes leurs activités sont gérées par les Dir-Cab ou les Conseillers. On ne le voit sur le terrain ministériel ou de leur fonction de Directeurs Généraux qu’en situation de crise…
    Conscients qu’ils doivent leurs places à la politique, dès la fin de la crise, ils reprennent leurs vieilles habitudes.
    L’incident de l’Aéroport devrait être un signal d’alerte générale pour remédier durablement à cette forme de mal-gouvernance des cumulards ! Dans un pays où le secteur aéronautique a été longtemps le parent pauvre du Ministère des Transports sauf quand il s’agit des affaires lucratives, de Aeria, d’Air Ivoire ou Air Cote d’Ivoire Airlines.

    Wara2020_P20201601

Les commentaires sont fermés.