Suite à la découverte de l’adolescent mort dans l’avion d’Air France en provenance d’Abidjan pour Paris Charles de Gaule, le gouvernement ivoirien a décidé de faire disparaître les habitations à proximité de l’aéroport de Port-Bouet.
Selon des informations fournies par des employés de l’aéroport, des habitations seront rasées sur 4 km à partir de la clôture de l’aéroport.
Cette décision qualifiée d’inopportune et mal improvisée selon les habitants des lieux, fait face à la résistance de ceux-ci.
Des familles craignent de se retrouver à la rue, consciente de la fermeté du président Alassane quand il s’agit de déguerpissements.
En guise de protestation les populations d’Adjouffou sont sorties en masse ce 14 janvier pour crier leur mécontentement tout en demandant la clémence du gouvernement.
Les populations concernées demandent au gouvernement de reporter leur déguerpissement afin qu’elles soient mieux préparées.
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UN MODUS OPERANDI QUI INTERPELLE
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La question du déguerpissement de ces populations installées dans des zones déclarées d’utilité publique était pendante.
Le décès du jeune Barthélemy vient seulement donner un malheureux ou heureux (c’est selon) coup de pouce à l’Etat pour accélérer le projet Aerocité prévu pour une emprise de 3 700 hectares.
A quelque chose le malheur d’autrui sera donc bon !
Une opportunité supplémentaire qui vient s’ajouter au décès de la dame de fer, Madame Hortense Aka-Anghui qui exigeait préalablement au lancement du projet un dédommagement en règle des populations cibles et futures victimes des quartiers et sous quartiers d’Adjouffou, de Jean Folie et de Gonzague. Comme cela se passe ailleurs. D’autant y avaient vu dans son acharnement une visée purement électoralistes. Ces populations forment le gros de son bétail de votant depuis plus de 20 ans. Vrai et faux !
Ailleurs justement il existe un barème de dédommagement qui intègre tous ceux qui occupent un lopin de terre bâti ou non. Avec des taux différenciés en fonction des droits dont chacun dispose. Étant entendu que la puissance étatique peut déclarer toute portion du territoire d’utilité publique.
Dans un « pays HUMAIN » et surtout normal une étude d’impact environnemental et sociale aurait été faite pour évaluer le coût des pertes et les mesures compensatoires. Avec dans le pire des cas une assistance MINIMALE pour trouver et acquérir un autre emplacement oû habiter dans les mêmes formes que leur occupation antérieure au projet. Même si on sait tous que les puissants coupeurs de route ne sont pas toujours armés de Kalachnikov. Il y a ceux qui détournent les montants affectés aux dédommagements…
Le développement ne peut être contre le citoyen. Surtout le citoyen en situation précaire. Le développement lui trouvera du travail, de meilleures conditions de santé et une vie relativement de qualité élevée. Le citoyen vulnérable a priori ne peut donc s’opposer à des projets structurants de l’Etat.
DERRIÈRE ANYAMA POUR LES 30 ANNEES À VENIR
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L’ordre VIOLENT a été donné !
Et la rumeur s’en est appropriée. Sur les 4 km du mur de l’aéroport plus de maison ! La protection de la certification de l’aéroport n’est pas la seule raison. Il y a eu faille de sécurité et surtout mort d’un jeune enfant. Et l’opportunité de booster un projet qui tardait à passer à la vitesse supérieure quand bien même L’ETAT l’ait repris à AERIA.
Ailleurs en Afrique le problème s’est posé. Des gouvernements successifs ont laissé comme à Abidjan, les emprises aéroportuaires être occupées au fil des années. Tant et si bien qu’à défaut d’avoir la force de déguerpir ces occupants plus ou moins illégaux, l’idée de construire un autre aéroport a fait son chemin ! C’est aussi de toute façon une autre occasion de faire des affaires et de passer des marchés juteux…
On ne chasse pas des citoyens capables de mobiliser des avocats comme de simples pêcheurs venus du Ghana chercher fortune à Port Bouet. Ainsi Nouakchott, Dakar, Ouagadougou, Cotonou, Yaoundé et j’en passe ont eu leur nouvel aéroport ou ont un dossier très avancé de construction d’une nouvelle plateforme aéroportuaire avec cette fois ci des réserves importantes BIEN MATERIALISEES ET SECURISEES en prévision des extensions pour les cent années à venir. Des réserves foncières sur 5 kms au moins !
Chez nous, Port Bouet est très stratégique. On a fait le choix d’y rester. Ainsi on a réalisé le 3e pont. On y ajoutera de nombreux échangeurs à des centaines de milliards. Rien n’est trop beau pour les yeux de la Reine Abidjan
qui aura donc une ville aéroportuaire ultra moderne !
Exit donc les artisans et petits ouvriers, les sans-dents de la République qui forment le gros des populations visées par la décision, et qui iront s’ajouter aux déguerpis de Boribana. Oû iront-ils ? Derrière songon ou certainement après ANYAMA. Pour les 30 années glorieuses à venir. De là-bas elles pourront prendre le Métro d’Abidjan pour venir à Vridi. Si elles persistaient à rester encore… à Abidjan.
Abidjan oui Abidjan, une ville de riches ?Laureline Savoye avait vu juste en faisant son reportage avec cette belle analyse sociologique de l’évolution démographique de notre capitale économique. Son reportage réalisé avec un universitaire ivoirien « Abidjan une ville pour riches » est encore disponible sur YouTube. Il illustre ce qui arrive aujourd’hui.
>A quelque chose le malheur d’autrui sera donc bon !
Non mais, franchement ? Moi j’entends de chez moi les déguerpis pester après « ce petit con, cet authentique petit sorcier, venu spécialement de Yopougon pour mettre du sable dans leur attiéké ». Comme on le dit en ville, « il les a mis dans pain ».
OUATTARA LOUIS-NAPOLEON BONAPARTE
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Les déguerpissements et autres mesures anti-sociales sont hélas un passage obligé pour les GRANDS BÂTISSEURS DE CE MONDE.
Ouattara en est un à l’échelle du continent. Et la visite du Président centrafricain pour lancer à Abidjan son forum pour la reconstruction de son pays en dit long sur l’image très positive que les africains ont de Ouattara. Bien sûr certains se garderont de le dire PUBLIQUEMENT.
ADO fait à peu de choses près ce qui fut fait pour les mutations de Paris sous le Second Empire.
Si ces transformations dites haussmanniennes, portent à juste titre le nom du Préfet qui les a conduites, le célèbre Baron Haussmann, le mérite revient en vérité à Napoléon III ET à ce préfet de la Seine, Georges Eugène Haussmann qui deviendra plus Baron Haussmann.
Que de bâtiments détruits alors ! Que de mécontentements populaires suscités par ces travaux. Et pourtant Paris est aujourd’hui la merveille du Monde.
Voici aussi pourquoi il faut donner carte blanche à Vincent Toh Bi Irié, notre préfet pour qu’il ait les moyens de sa politique. Carte blanche et les moyens appropriés !
Nous avons besoin de faire ENSEMBLE les sacrifices pour les générations futures. Il faut éviter de croire qu’en fuyant ses responsabilités historiques un homme d’État digne de ce nom, rend service à son peuple dans la durée. Le populisme ce n’est pas une politique RESPONSABLE.
Voici pourquoi envers et contre tout ce que je peux noter, OUATTARA reste de très loin le Champion de mes rêves de bâtisseur d’une Côte d’Ivoire renaissante.
Après tant de grandes oeuvres il faut savoir se retirer à temps.
Haussmann a vécu des temps ingrats. En témoigne cette comédie du 19éme siècle oû Paris est traitée d’ingrate :
« Est-il possible qu’après vous avoir tant aimée, qu’après vous avoir couverte de perles et de diamants, et fait de vous, jadis si laide, la plus belle… fille de la terre, vous me disiez… zut ? Ingrate !!! », janvier 1870.
Haussmann LE GRAND BÂTISSEUR, a eu lui le temps d’écrire ses mémoires quand il est tombé en disgrâce…