Manuella YAPI
Le « moment choisi pour lancer une procédure judiciaire » contre l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro est « suspect », de même que « les arrestations de ses sympathisants et proches » en Côte d’Ivoire, selon Amnesty International, dans une note publiée vendredi.
« Le moment choisi pour lancer une procédure judiciaire contre Guillaume Soro et les arrestations de ses sympathisants et proches sont suspects », a estimé François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, ajoutant que « compte tenu des irrégularités des procédures, il ne serait pas surprenant que ces poursuites soient motivées par des considérations politiques ».
Amnesty a souligné que « les autorités de Côte d’Ivoire doivent garantir le droit à un procès équitable aux membres de l’opposition et leurs proches qui ont été arrêtées (et) veiller à ce (qu’ils) puissent consulter leurs avocats et bénéficier de soins médicaux », après avoir évoqué la « disparition forcée depuis le 30 décembre » de Rigobert Soro, policier et frère cadet de l’ancien président de l’Assemblée nationale.
« Les autorités doivent immédiatement révéler ce qu’il est advenu de Rigobert Soro », qui « aurait été arrêté à l’école nationale de Police où il avait été convoqué le 30 décembre, et serait en détention à la Direction de la surveillance du territoire (DST) », a réclamé M. Patuel, dénonçant « une grave violation des droits humains et une tentative éhontée d’intimider les voix de l’opposition ».
Le frère du leader du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) et « Dahafolo Koné, assistant de (son) avocat », portent à « 17 (le nombre de) personnes liées à l’opposition placées en détention à l’issue d’une vague d’arrestations menée entre le 23 et le 31 décembre 2019 à Abidjan ».
Le 23 décembre 2019, date du retour manqué de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire après plus de six mois à l’étranger, 15 de ses proches et collaborateurs, dont cinq députés, ont été interpellés à l’issue d’une conférence de presse au siège de GPS à Cocody (Est d’Abidjan) et écroués.
Visé par un mandat d’arrêt international pour « présomptions graves de tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national », M. Soro, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre, risque 20 ans de prison.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Commentaires Facebook