Pas de procédures judiciaires en Côte-d’Ivoire, juste des actes de persécutions d’opposants (un magistrat accuse)

Par Grah Ange Olivier, magistrat ivoirien en exil aux USA

Comment peut-on qualifier de procédure judiciaire, une affaire initiée par la DST, à qui est transmise par la suite, de même qu’au corps préfectoral, par le cabinet du Ministre de l’administration du territoire, une commission rogatoire générale du juge d’Instruction aux fins de rechercher tout élément contribuant à la manifestation de la vérité ?

Comment peut-on qualifier de procédure judiciaire, une affaire où le Président de la République décide de la saisie des biens des mis en cause un jour férié ?

Comment peut-on qualifier de procédure judiciaire une affaire où des hommes encagoulés font les perquisitions en s’introduisant par effraction dans les domiciles en l’absence des maîtres de maison ?

Comment peut-on qualifier de procédure judiciaire une affaire ou les frères d’un mis en cause sont arrêtés et détenus au secret à cause de leur filiation ?

Le Juge d’Instruction doit avoir le courage de se dessaisir de l’affaire entre les mains du gouvernement pour qu’il continue l’information, afin que le Président de la République, qui s’est introduit si grossièrement dans les pouvoirs de la Justice, puisse aller au bout de sa logique en siégeant lui-même pour rendre les décisions de condamnation que son attitude permet de présumer.

En réalité, à la place d’une procédure judiciaire, il n’y a que des actes de persécution d’opposants politiques.

C’est un acte de résistance citoyenne à cette dictature qui opprime le peuple de restituer à ce qui se passe, sa véritable qualification.

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