Le coordonnateur de la Coalition des indignés (Cici), Samba David a exprimé face à la presse lundi, sa position sur l’actualité politique de ces derniers temps rythmée par le mandat d’arrêt contre l’ex-PAN, Guillaume Soro. Pour l’ancien détenu politique cette affaire s’inscrit dans le registre des accusations fallacieuses dont le régime Ouattara est coutumier.
Il s’agit là, selon lui, d’une énième violation de la liberté d’expression et d’une dérive autoritaire consistant à brimer tous ceux qui contredisent le pouvoir en place. « Je ne crois plus aux dires de Ouattara et de sa machine. Il s’est toujours adapté aux circonstances mais jamais à la vérité. Quand il était opposant, il dénonçait les escadrons de la mort. Une fois au pouvoir, la justice avec lui, il ne parle plus de l’assassinat de Camara H et autres. Aujourd’hui, c’est parce que Soro n’est plus avec lui qu’il fait ressortir cet enregistrement. Ce sont des éléments qui ne tiennent pas. A la base du mandat d’arrêt, il y a donc du faux », a-t-il commenté.
Samba David estime que si la Côte d’Ivoire en est arrivée là, c’est parce que les ivoiriens manquent de solidarité et sont médusés par la peur qu’entretient le régime depuis son avènement. « Aujourd’hui Ouattara fait arrêter ceux qui peuvent remettre en cause sa gestion. Ce qui se passe c’est le manque de solidarité des opprimés », analyse-t-il avant d’inviter les Ivoiriens à surmonter la peur pour arracher les libertés confisquées. « Le peuple est opprimé parce qu’il le veut. Nous l’appelons à se tenir debout », lance Samba David puisant dans l’anecdote pour démontrer comment le manque de solidarité entre les animaux broutant dans un jardin a fini par les emporter tous. Au départ le propriétaire du jardin tend un piège à souris. La souris voyant le danger alerte les autres animaux que sont le coq, le cabri et le bœuf. Tous refusent de prendre au sérieux ses appels à la solidarité puis vint le jour où le piège prend un serpent. Le serpent dans sa débâcle mord la femme du jardinier lequel fait recours à un féticheur pour guérir sa femme. Le féticheur exige avant tout traitement du sang de poulet et le coq est sacrifié. Le féticheur demande à être payé et le jardinier est amené à vendre successivement le cabri et le bœuf. Morale de l’histoire, si la solidarité avait prévalu pour déjouer le piège, les autres animaux auraient eu la vie sauve. Et c’est ainsi que se présente selon Samba David, la situation ivoirienne, où les gens luttent plutôt pour des intérêts mesquins que de se dresser contre l’oppresseur commun.
Il faut mettre le holà en 2020, selon l’ex-prisonnier. « On fera le bilan de l’émergence en 2020. La Côte d’Ivoire a-t-elle changé ? L’impunité est-elle éradiquée ? L’école est-elle gratuite ? Les libertés collectives sont-elles respectées ? Ouattara est toujours étonnant et il est temps qu’on lui retire notre confiance. Que 2020 soit l’année de la lutte, qu’elle soit l’année de l’émergence du courage et de la détermination », a-t-il sonné la charge.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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