L’Apdh dénonce ‘’une instrumentalisation de la justice au service d’un camp contre un autre’’
Actions pour la protection des droits de l’homme en Côte d’Ivoire (Apdh), une organisation de défense des droits humains s’inquiète de la tournure des événements ces derniers jours en Côte d’Ivoire. L’organisation non gouvernementale pointe du doigt la justice et l’administration ivoiriennes qui seraient selon elle, instrumentalisées par le pouvoir Ouattara. Ci-après sa déclaration dont nous avons reçue copie
Depuis le début du mois de décembre 2019, l’APDH observe une crispation accentuée de la situation socio-politique de la Côte d’Ivoire.
D’abord, au plan social, les congés de noël dans les lycées et collèges se sont accompagnés de manifestations d’élèves visant à anticiper lesdits congés. Ces manifestations ont fait l’objet de répression avec à la clé, trois (3) morts.
Ensuite, le meeting de l’opposition prévu pour se tenir le 14 puis reporté au 22 décembre 2019, pour finalement être reporté sine die, en raison de l’interdiction dont cette manifestation était frappée de la part du Maire de Yopougon et ensuite en raison d’une instruction du Ministre de l’Intérieur à l’ensemble des Maires de Côte d’Ivoire.
Enfin, toujours dans ce mois de décembre, Guillaume SORO, l’ex 1er Ministre et candidat déclaré à la présidentielle de 2020 a vu son avion dérouté sur l’aéroport du Ghana et ses collaborateurs dont des Députés mis aux arrêts.
Dans le même temps, dans un communiqué, le Procureur de la République annonce l’émission d’un mandat d’arrêt international contre M. Guillaume SORO, pour dit-il des faits d’atteinte à la sureté de l’Etat, de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux pour un montant d’un milliard cinq cent millions de francs CFA (1 500 000 000).
L’APDH note qu’une véritable chape de plomb est progressivement en train de s’abattre sur les libertés individuelles et collectives et sur la démocratie en Côte d’Ivoire.
En de telles conjonctures, l’APDH a lieu de conclure à une instrumentalisation tant de la justice que de l’administration au service d’un camp contre un autre.
L’APDH considère que la réconciliation, en tant que processus qui permet d’assurer la transition d’un passé divisé à un avenir commun, est un impératif pour la Côte d’Ivoire, le pays ne pourra en faire l’économie.
Cet avenir commun se construit avec des institutions crédibles et indépendantes capables de trancher les conflits entre les différents corps sociaux.
C’est pourquoi l’APDH :
ü Condamne la répression des opposants et des élèves par le gouvernement.
ü Demande au gouvernement de restaurer les libertés individuelles et collectives pour garantir la paix sociale.
ü Appelle la communauté internationale à s’impliquer davantage dans le processus électoral de 2020, pour en assurer l’intégrité.
ü Continue d’appeler à des réformes profondes et courageuses de la justice et de l’administration y compris de l’organe électoral, en tirant de bonnes leçons des évènements du passé.
ü Encourage la société civile à plus d’engagement pour anticiper sur une éventuelle crise.
Fait à Abidjan le 24 décembre 2019
Pour l’Apdh
1ere Vice -Présidente
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