Répression: Le mouvement de Soro «décapité» en Côte-d’Ivoire rappelle le RDR de Ouattara en 1999

Le pouvoir ivoirien est passé à la vitesse supérieure pour réduire Soro Guillaume au silence et démanteler son organisation politique. Et, à la veille du 20è anniversaire du coup d’État du 24 décembre 1999, il ne fait pas dans la dentelle.

Les cadeaux de Noël qu’il offre ont un goût amer et puent la répression aveugle. L’agent judiciaire du Trésor a attendu le vendredi 20 décembre 2019, quarante-huit heures avant l’arrivée du candidat à la présidentielle d’octobre 2020, initialement prévue le dimanche 22, pour saisir la justice.

Soro et trois autres personnes de son bord sont soupçonnés de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux publics d’un montant de 1,5 milliard de nos francs.

Ce n’est pas tout. Le lundi 23, jour de l’atterrissage de son avion à Abidjan, des enregistrements audio indiquant, selon Adou Richard, procureur la république près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, qu’il prévoyait de déstabiliser le régime Ouattara, aurait été interceptés.

Et, toute affaire cessante, le procureur a décerné un mandat d’arrêt international à ce rebelle à la loi pour « atteinte à la sûreté de l’État ». L’ancien président de l’Assemblée nationale a donc évité la destination Abidjan et dérouté son avion vers Accra, au Ghana.
Cette évolution a occasionné les mouvements d’humeur et les manifestations de protestation de ses partisans. Les forces de l’ordre sont passées à l’action pour sévir.

Elles ont arrêté, sans ménagement et en violation de l’immunité parlementaire, quinze dirigeants dont les députés du groupe parlementaire Rassemblement, Alain-Michel Lobognon et Soro Kanigui Mamadou, qui animaient une conférence de presse.

Le mouvement soroïste est ainsi décapité. Comme le RDR en novembre 1999. Alors que son président, Alassane Ouattara, placé sous mandat d’arrêt international pour « faux et usage de faux en document administratif », était en exil en France, toute la direction du parti, conduite par Mme Dagri Diabaté, alors secrétaire générale, était condamnée, à deux ans de prison, par la loi anti-casseurs qui a fait boomerang.

Car, c’est le Premier ministre Ouattara qui a inspiré cette « loi du casseur-payeur » pour faire arrêter, à la marche du 18 février 1992, et condamner Laurent Gbagbo, son épouse et des « démocrates ».

F. M. B.

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