Lutte anti-terrorisme: La France « tirera ses conséquences » en l’absence de « clarté politique » du G5 Sahel (Macron)

Manuella YAPI

La France « tirera ses conséquences » en l’absence de « clarté politique » des pays membres du G5 Sahel, a affirmé samedi à Abidjan Emmanuel Macron, appelant les chefs d’Etats de la zone à « une prise de responsabilité » face à la montée d’un sentiment anti-français sur leurs sols, face à la presse.

« Ce que j’attends de chacun, c’est une prise de responsabilité, un discours de vérité, » et « si cette clarté politique n’est pas établie, la France dans certains pays en tirera toutes ses conséquences », a dit M. Macron, relevant « dans plusieurs pays du Sahel des mouvements de la société civile (…) disant que la présence française avait un caractère néocolonialiste ou impérial », au deuxième jour de sa visite de 72 heures en Côte d’Ivoire.

Assurant que la France n’a pas de « fins impériales, (ni) d’avantages économiques », il a ajouté qu’il « ne peut demander à (ses) soldats de prendre des risques pour lutter contre le terrorisme et la sécurité de pays, et de l’autre côté avoir des opinions publiques de ces mêmes pays, qui croient à des contrevérités auxquelles on les laisse croire ».

Emmanuel Macron s’est par ailleurs réjoui des « déclarations extrêmement claires » du président du Niger Mahamadou Issoufou « qui a eu le courage de dire que c’est à la demande du Niger que la France est présente » sur son territoire, tout en invitant chaque dirigeant à créer « les conditions politiques dans son pays pour accompagner le travail militaire » des troupes françaises.

En ce qui concerne le Mali, M. Macron a estimé que « d’un point de vue stratégique, en matière de lutte contre le terrorisme, l’opération Barkhane est pleinement justifiée, mais (…) aujourd’hui les conditions politiques ne sont plus partout pleinement remplies ».

« Le colonialisme a été une erreur profonde, une faute de la République. (…) Mais on ne peut pas balayer le passé », a dit le président français, pour qui les Etats africains devraient également tenir compte de « la richesse (des) relations » entretenues, car « aucun des pays (occidentaux) qui peuvent être perçus mieux que (la France) n’envoie ses soldats se faire tuer pour la sécurité des Africains ».

Lors d’un sommet de l’OTAN début décembre en Angleterre, Emmanuel Macron a invité les dirigeants des pays du G5 Sahel à « clarifier » leurs positions sur la présence de l’armée française sur leurs territoires. La rencontre est prévue le 13 janvier à Pau en France.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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