Par Connectionivoirienne
Depuis le 31 juillet 2019, par vagues successives, 120 travailleurs de la société de commerce en ligne Jumia ont été licenciés pour motifs économiques. En cause, des revendications corporatistes portant notamment sur la non-déclaration à la Cnps pour certains, l’absence de gratifications et de fiches de postes pour d’autres. L’affaire fait grand bruit depuis ce temps et jusqu’à ce jour, aucune issue heureuse ne semble pointer à l’horizon si ce n’est la multiplication des renvois. Le dernier renvoi en date est celui du 6 décembre 2019 quand l’employeur libérait 20 travailleurs pour les mêmes motifs évoqués plus haut.
Exténués par cette crise après des espoirs déçus à l’inspection du travail de Marcory, zone où est implanté le siège de l’entreprise, ces travailleurs, jeunes diplômés ivoiriens pour la plupart ont décidé de confier leur sort au coordonnateur de la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire (Cici), le bouillant Samba David. Celui-ci a organisé vendredi 20 décembre 2019, une conférence de presse sur cette affaire à son siège de Yopougon.
Samba David a pris l’engagement de faire la médiation mais en attendant, il a lancé un appel aux responsables de Jumia de revoir leur position pour reprendre ces travailleurs désespérés surtout que selon le secrétaire général adjoint de leur syndicat, César Koffi, le motif économique évoqué ne semble pas plausible. Pour lui, face aux journalistes, il est difficile de justifier le renvoi par des difficultés financières quand dans le même temps, l’entreprise se livre à des dépenses couteuses dans le recrutement de travailleurs expatriés et le paiement d’autres agréments au profit des administrateurs de l’entreprise.
Samba David a fustigé le comportement de l’administration ivoirienne dans ce dossier. Selon lui, il y a danger pour tous les jeunes diplômés ivoiriens qui sont dans les entreprises et qui ne bénéficient d’aucune protection même quand les lois sociales existent. «Dans notre pays le travailleur n’est pas protégé. Tous ceux qui viennent investir sont d’office rois en Côte d’Ivoire. L’administration préfère être complice des investisseurs et maltraite les travailleurs ivoiriens. La corruption fait que, jamais un employé n’a la faveur de la justice quand il fait un recours. Un employeur qui est convoqué ne vient jamais. A quoi servent nos lois sociales si elles doivent nous ouvrir les portes de la Maca ? » a dénoncé le coordonnateur de la Cici. Lequel pointe également du doigt les dirigeants des centrales syndicales qui trempent eux aussi dans la corruption que de défendre crânement les travailleurs ivoiriens qui leur ont fait confiance en adhérant à leurs différentes faitières. Le syndicat des travailleurs de Jumia qui est affilié à la Centrale Ugtci a expliqué à la presse que depuis le début de cette affaire, l’Ugtci n’a pas pu infléchir la décision de leur patron car sa réaction vis-à-vis des dirigeants de l’entreprise reste timorée.
A Jumia, la direction justifie le licenciement par le non-respect de certaines directives édictées par le patronat notamment une note de service. Cette note de service, à en croire le syndicat des travailleurs, n’est qu’une restriction de plus aux libertés syndicales et au droit des travailleurs.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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