Alors que le pays reçoit Emmanuel Macron du vendredi 20 au dimanche 22 décembre 2019, Alassane Ouattara est à l’abordage pour éviter tout grain de sable.
Par conséquent, il a plutôt besoin des applaudisseurs et non des trouble-fêtes. Il veut ainsi casser l’Opposition politique. Le jet privé de Soro Guillaume, en provenance de la Guinée, a été interdit de survol du territoire ivoirien le 22 décembre et le Gouvernement se retrouve dans un jeu de poker menteur.
« C’est une décision de gestion locale » sur laquelle « le Gouvernement n’a pas à se prononcer », s’est exprimé, le mercredi 18 décembre, Sidi Touré Tiémoko, porte-parole du Gouvernement.
« Il reste dans la prérogative du maire de Yopougon d’autoriser ou d’interdire des manifestations », a-t-il ajouté pour botter en touche et jouer les saintes nitouches.
Mais cette prérogative reconnue à Gilbert Koné Kafana, maire RHDP de Yopougon, est refusée à Dr Sylvestre Emmou, maire PDCI-RDA de Port-Bouët. Et le Gouvernement va jeter le masque.
Si l’interdiction, du lundi 16 décembre 2019 au lundi 5 janvier 2020, de toute manifestation publique sur le territoire de la commune de Yopougon pour empêcher le meeting de l’Opposition, a été assimilée à « un non événement » par Sidi Touré, l’autorisation du même meeting à la même date dans la commune de Port-Bouët est devenue un événement et une question de gestion nationale.
Le jeudi 19 décembre, veille de l’arrivée de Jupiter et de la convocation des initiateurs du meeting – Maurice Kacou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA, et Assoa Adou, secrétaire général du FPI-tendance Gbagbo – à la préfecture de Police d’Abidjan, le général Diomandé Vagondo, ministre de la Sécurité et de la Protection civile (photo), est monté au créneau pour imposer le silence de cimetière.
L’ex-chef d’état-major particulier d’Alassane Ouattara invite tous les maires de Côte d’Ivoire, sans exception, à faire reporter, sur toute l’étendue du territoire, toute activité publique en 2020.
L’accueil de Soro Guillaume, par ses partisans mobilisés, après près de six mois d’absence du pays, les veillées funèbres, les réveillons de la Saint Sylvestre, les compétitions sportives et autres manifestations politiques sont ainsi interdits jusqu’à nouvel ordre. Et le pouvoir Ouattara a ordonné.
F. M. B.
LE MAIRE – LE MINISTRE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE – LE MINISTRE DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE
Un maire ayant assumé dans son parti des fonctions élevées comme celle de Secrétaire national chargé de la Sécurité et de la Défense, ne s’avance pas en terrain inconnu quand il parle de sécurité.
Ainsi le Maire de Yopougon a interdit un meeting. Après moults tergiversations.
Le gouvernement dit que c’est dans ses prérogatives d’estimer localement la situation et de prendre des dispositions appropriées.
Moi dans un post précédent je sentais qu’il allait très loin ce Maire et que cette décision sécuritaire devrait relever dune autorité de rang national…
Un autre Maire d’un parti opposé au premier, comme un bon médecin urgentiste, apporte du secours à son parti et ses alliés. Avec les mêmes pouvoirs larges (?) dévolus au premier, il autorise la même manifestation. Un maire dont l’élection avait fait couler beaucoup d’encre on s’en souvient…
Mais voici le Ministre Diakité contre toute attente intervient :
« Notre attention a été attirée par le ministre en charge de la Sécurité sur les besoins sécuritaires de cette période de fin d’année. Nous avons invité les maires à (demander) à tous les organisateurs de grandes manifestations politiques à surseoir à toutes ces manifestations et attendre à partir du début de l’année (2020) pour mener leurs manifestations de façon libre » …
Ainsi parle le Ministre de l’administration territoriale…patron des Préfets et tutelle de la décentralisation…
Sans trop creuser et chercher le fiable dans les détails, on constate que le triangle (Maire – Ministre Administration territoriale – Ministre Sécurité) fonctionne avec du déphasage et le citoyen en vient à douter de la clarté des prérogatives des uns et des autres, sinon des attributions réelles et documentées de chaque structure.
Plus grave sur le terrain purement sécuritaire les pouvoirs du Ministère en charge de la sécurité devraient être clairs et sans ambiguïté pour qu’il soit capable sur la base d’indices fiables de prendre des actes conformes au niveau de sécurité identifié. Sur l’ensemble du territoire national sans passer par le Ministre de l’administration territoriale. Pour des raisons d’efficacité et de célérité de la chaîne de commandement comme des nécessités de confidentialité.
L’imbroglio de cette fin d’année démontre qu’il y a des ajustements à faire pour être moins frileux et ne pas « verser par terre la figure » du porte parole du gouvernement…
Et permettre également au nouveau ministre de la sécurité de prendre réellement ses marques en s’affranchissant de son collègue de l’administration territoriale dont les compétences après l’éclatement de son ministère devraient suffisamment transparentes pour qu’il ne continue pas à interférer, à son corps défendant peut être, dans une chaîne sécuritaire si sensible !
Sous le premier gouvernement DUNCAN l’articulation du travail était si bien huilée entre Constant Bombet et Ouassenan KONE que l’affaire « A FA KAYA » fut bien gérée.
SIMPLE AVIS !
Je précise en passant que la marque déposée « Simple Avis » appartient au doyen JB Akrou. Donc simple emprunt sans intention de la labelliser en mon nom. Avant qu’une autre affaire ne naisse après l’imbroglio de l’attieké au SARA.