Débat corruption en Côte-d’Ivoire: Ange Kessi clashe un commissaire «les policiers pas les seuls ? Mais eux sont chargés d’appliquer la loi»

Par Connectionivoirienne

Le procureur Ange Kessi clashe un commissaire de police

Un panel a réuni récemment, lors de la journée mondiale de lutte contre la corruption, des hauts gradés de la police, la société civile et le procureur militaire le contre-amiral Ange Kessi Kouamé. Le thème portait sur la corrélation entre sécurité et corruption.

Le commissaire de police Houra de l’Unité de lutte contre le racket, analysant le phénomène, a reconnu que la corruption a un impact négatif réel sur le développement. Si elle n’est pas combattue, a-t-il affirmé, elle approfondit les disparités, appauvrit les populations et accélère la montée du chômage. Mais, relativise le commissaire, si elle est une gangrène qui mine le corps social ivoirien, les policiers seuls ne devraient pas être pointés du doigt dès qu’on parle de la corruption en Côte d’Ivoire.
Il n’en fallait pas plus pour fouetter l’orgueil du justicier Ange Kessi. Lequel a réagi avec promptitude : « Quand le commissaire Houla dit que la corruption est une gangrène et que ce n’est pas le policier seul qui est concerné, je dis non. C’est le policier qui est chargé d’appliquer la loi. On demande que les corps habillés se mettent en dehors de la corruption. (…) La Côte d’Ivoire est un pays où il y a la corruption mais vous devez lutter contre. Policiers et gendarmes doivent lutter contre la corruption. Nous allons nous engager parce qu’un pays corrompu va à vau-l’eau. Les citoyens doivent porter plainte. C’est la seule manière d’y arriver ».

Selon Ange Kessi sur 100 dossiers qui arrivent en jugement, 80 plaintes viennent d’acteurs étrangers et seulement 20 de la part d’Ivoiriens. Et le commissaire du gouvernement d’en déduire que les Ivoiriens ne veulent pas dénoncer les actes de corruption. Ils se font souvent complices. L’éclairage du commissaire Houla édifiera à ce sujet. A savoir que, aussitôt des plaintes introduites contre des corps habillés, les plaignants eux-mêmes se rebiffent par la suite, se pliant même en deux pour retirer la plainte. Certainement par peur de représailles.

Le procureur militaire fait valoir à ce propos que, un corps habillé qui est démasqué et envoyé devant les tribunaux devient invulnérable. « Si parce que vous l’avez dénoncé il vous tire dessus, revenez nous voir », a tenté de rassurer Ange Kessi. Une déclaration qui a fait pouffer de rire la salle. L’orateur rectifiera son propos en parlant plutôt de menace.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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