À Monsieur Venance Konan,
Quand un homme cherche à raisonner comme vous le faites, on a tendance à l’assimiler aux intellectuels. Car en effet, un intellectuel c’est celui-là qui a une honnêteté enracinée dans la connaissance acquise avec sa seule intelligence et donc ne doit à personne et ne fait la courbette à personne. Qu’en est-il de vous réellement?
Nous savons que quelques années en arrière vous étiez l’un des plus farouches détracteurs du roitelet des Rescapés Hantés par la Démence Politique. Pourquoi donc ? Au vu de ce retournement spectaculaire de votre « tchakoto », j’ose croire que c’était de la pure aigreur. Vous êtes allés donc du stade d’intellectuel à un intellect-tué à cause de ce menu fretin de poste de directeur auquel vous êtes désespérément accroché. De peur qu’on ne vous arrache le tabouret, vous vous poussez des ailes éphémères et saisonnières pour dire à vos nouveaux mandants que vous êtes encore bon pour le service. Mais sachez ceci, l’honneur n’est pas un ingrédient qu’on achète au marché pour préparer des mets politiques. Alors comprenez qu’un homme, le vrai, c’est celui qui fait valoir ces idéaux sans chercher à faire plaisir pour faire plaisir.
Monsieur Konan, depuis quelques temps, vous nous empoisonnez avec vos propos partisans infestés d’un militantisme nauséabond de parvenu cherchant à préserver vaille que vaille un tabouret que vous ne pourrez jamais emporter avec vous. Avant vous, de vaillantes personnes y sont passées et après vous il y en aura. Mais diantre, Monsieur le journaliste au biberon politique qui n’ingurgite que ce que « sa mère » lui donne, est-ce que tout va au mieux dans le meilleur des mondes ? La Côte d’ivoire est-elle réellement celle qu’on nous présente en boucle à l’extérieur ? N’y a-t-il pas pas d’autres problèmes dans ce pays que votre plume pourrait dénoncer ?
Monsieur Konan, en quoi est-ce que la candidature d’un ivoirien remplissant les conditions constitutionnelles vous irriterait-il ?
Dites-nous, êtes-vous vous-mêmes un ivoirien vivant dans ce pays ? Où étiez-vous lorsque les dignes fils de ce pays dénonçaient cette mascarade de nouvelle constitution qui ne limite pas l’âge des candidats ?
Ils avaient beau parlé, mais tout était « parfait », simplement parce que cela venait du champion de la division. Savez-vous que même un fou peut être candidat ? Sil vous plaît. Cher Monsieur Venance Konan, il ne vous revient pas de choisir qui peut être candidat ou pas dans ce pays. Aussi longtemps que cette mascarade coupable de constitution permet à un ivoirien de se présenter, fût-ce-t-il un non voyant, un sénile ou quelque handicap que ce candidat souffrirait, laissez nous tranquille.
Qu’avez-vous dit lorsque que, malgré les tripatouillages, ce n’est que 40% de crédit que les ivoiriens auraient accordé à la constitution du RHDP.
Qu’avez-vous déjà dénoncé dans ce pays sous ce régime. Savez-vous que la présidentielle dans notre pays est sur le point d’être assimilée aux fêtes de générations et que le respect de notre constitution est sur le point d’être jetée aux oubliettes ? Savez-vous que la caution qui était de 20 millions de nos francs et qui a porté ceux qui sont au pouvoir à la tête du pays sera bientôt à 100 millions (Ne me dites pas que c’est une proposition, car dans ce pays ce qu’il dit il le fait, du moins tout ce qui l’arrange) ? Savez-vous que c’est au deuxième tour que les dirigeants actuels ont été élus en 2010 mais qu’ils veulent nous imposer un seul tour ? Savez-vous que les bus du contribuable sont utilisés pour des activités politiques du pouvoir en place ? Qu’en dites-vous ? Monsieur le journaliste, quel est votre rôle dans ce pays ? Si vous ne voyez rien alors taisez-vous. Muez-vous dans un mutisme qui sera moins provocateur. Je m’arrête là, pas parce que j’ai fini. Mais sachez que les ivoiriens attendent mieux que « Les Fourberies de Konan ».
C’était juste une contribution.
Djè Kouamé Olivier.
De la Cei, du Conseil constitutionnel et des élections
Par Venance Konan
Le 03/12/19 à 10:57
Et M. Guikahué en déduit que le pouvoir actuel «prend des dispositions pour une fraude massive et ils sont en plein dans la tricherie.» (Le Nouveau Réveil du samedi 30 novembre et dimanche 1er décembre 2019.)
Qui faudrait-il donc pour diriger une instance telle que la Cei ou le Conseil constitutionnel qui sont chargés d’organiser les élections ou d’en valider les résultats, sans être accusés d’organiser des fraudes? Faudrait-il quelqu’un qui n’a travaillé avec personne, qui ne connaît personne dans ce pays?
Faudrait-il donc rappeler à M. Guikahué que le président du Conseil constitutionnel que nomma Henri Konan Bédié, le président de son parti, s’appelait Noël Nemin et était auparavant son directeur de cabinet ?
Faut-il lui rappeler aussi que Laurent Gbagbo, son nouvel allié, ne cachait à personne ses liens d’amitié avec le tristement célèbre Paul Yao N’Dré qu’il appelait affectueusement Pablo, qui était un membre très influent de son parti, et qui fut son ministre de l’Intérieur?
Rappelons-lui alors ce qu’a dit Robert Badinter, le 4 mars 1986, le jour où il prêtait serment en qualité de président du Conseil constitutionnel français: «M. François Mitterrand, mon ami, merci de me nommer à la tête du Conseil constitutionnel. Mais sachez que dès cet instant, envers vous, j’ai un devoir d’ingratitude.»
Personne n’ignorait effectivement les liens d’amitié qui unissaient François Mitterrand et Robert Badinter. Et personne ne trouva à redire lorsque le premier nomma le second président du Conseil constitutionnel. Parce que ce qui comptait, c’était l’intégrité morale de celui qui occupait cette fonction de gardien de la Constitution du pays et l’idée qu’il se faisait lui-même de sa fonction. C’est ce que les Ivoiriens avaient attendu de Noël Nemin. Ils n’ont pas eu de raison d’être déçus.
Par contre, avec Paul Yao N’Dré alias Pablo, le partisan prit le dessus sur le juriste et gardien de notre texte sacré. Et cela conduisit notre pays à la quasi guerre civile.
M. Guikahué dont les meilleurs amis en ce moment sont au Front populaire ivoirien (Fpi), parti de Laurent Gbagbo et Yao N’Dré, ne peut évidemment s’accommoder que d’un président de la Cei nommé avec l’accord soit de son parti, soit du Fpi, le nouvel allié de son parti. La grande question est de savoir pourquoi sur ce continent, les opposants veulent toujours que les choses se passent selon leur volonté, et non celle de celui qui a la majorité et gouverne.
Le Pdci a boycotté les discussions sur la composition de la Cei en espérant arriver à une situation de blocage. Cela n’a pas été le cas. Aujourd’hui, le Pdci qui veut voir son champion concourir en 2020 commence à comprendre que la politique de la chaise vide n’a jamais payé.
Lorsqu’on est candidat, le minimum est d’être présent dans les instances chargées d’organiser et de valider les résultats de l’élection. Le Pdci qui commence à se mordre les doigts pense sans doute que la meilleure façon pour lui de rentrer dans le jeu est de contester le président de la structure au nom d’un curieux «délit d’initié». Mais tout cela est politique.
A notre avis, le vrai débat au sein du Pdci devrait être de savoir s’il est vraiment sage pour ce parti, dont on dit qu’il ne manque pas de cadres de grande qualité, de présenter un candidat qui aura 86 ans, dans ce pays où la large majorité de la population a moins de 30 ans, un homme qui a quitté le pouvoir il y a vingt ans, non pas de son propre chef, mais à la suite d’un coup d’État.
Rappelons que ce 24 décembre 1999, ceux qui ont pris le pouvoir, qui avaient auparavant discuté avec le président Bédié, n’ont pas cherché à l’arrêter, mais sont partis en le laissant libre de ses mouvements. Ils sont donc partis et ont annoncé plus tard qu’ils avaient démis M. Bédié de ses fonctions.
Et ce dernier a choisi d’aller se réfugier à l’ambassade de France. C’est de là-bas, lorsqu’il fut bien en sécurité, qu’il avait choisi d’appeler ses partisans à descendre pour le défendre. Ce que personne ne fit. Mais tout cela fait partie de l’histoire ancienne. Et, n’en déplaise aux caciques du Pdci, on n’écrit jamais le futur des peuples avec de la vieille encre.
Et un désir de revanche ou de faire rendre gorge à ceux que l’on considère comme des ingrats parce qu’ils ont refusé de faire la courte échelle ne peut être un programme de gouvernement. Mais tout cela est politique. Chacun fait ses calculs en se basant justement sur l’âge du capitaine et sur sa succession.
Nous y reviendrons.
Commentaires Facebook