Le président turc s’en est violemment pris à son homologue français, Emmanuel Macron, qu’il a jugé en « état de mort cérébrale » lors d’un discours à Istanbul.
Les tensions s’accentuent entre Paris et Ankara à quelques jours d’un sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). L’ambassadeur de Turquie en France a été convoqué vendredi 29 novembre, dans la soirée, au ministère des affaires étrangères pour s’expliquer sur les déclarations du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a jugé qu’Emmanuel Macron était en « état de mort cérébrale ».
« Soyons clairs, ce n’est pas une déclaration, ce sont des insultes », a réagi la présidence française au sujet de ce qu’elle a qualifié de « dernier excès » en date de M. Erdogan. Recep Tayyip Erdogan s’en est violemment pris vendredi lors d’un discours à Istanbul à son homologue français, Emmanuel Macron.
Reprenant les déclarations de M. Macron, qui avait jugé l’Alliance atlantique en état de « mort cérébrale » dans une interview à l’hebdomadaire The Economist, M. Erdogan a déclaré : « Je m’adresse depuis la Turquie au président français, Emmanuel Macron, et je le redirai à l’OTAN. Fais d’abord examiner ta propre mort cérébrale. »
Ces propos « inacceptables » n’ont « pas leur place dans la relation franco-turque et ne peuvent se substituer au dialogue nécessaire entre les deux pays », a renchéri le ministère dans un communiqué.
L’ambassadeur, Ismail Hakki Musa, avait déjà été convoqué au ministère des affaires étrangères le 10 octobre, au lendemain du lancement de l’offensive turque contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord de la Syrie.
Cette intervention contre un allié-clé dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), avec l’approbation tacite du président américain, Donald Trump, a mis le feu aux poudres au sein de l’OTAN, où les Européens sont directement visés par la menace djihadiste.
Tensions autour de la Syrie
Emmanuel Macron a déploré jeudi que la Turquie ait mis ses alliés « devant le fait accompli » et réclame une réflexion sur le rôle et la cohésion de l’Alliance atlantique qu’il entend mettre sur la table au sommet de mardi et mercredi.
Avec son interview à The Economist, « le président de la République a posé les termes d’un débat qui nécessite des réponses de chacun des alliés, mais peut-être plus particulièrement de la Turquie », a ajouté la présidence, rapportant que M. Macron attendait « des réponses claires » de la part d’Ankara. « Il y a cette question de l’opération turque en Syrie et de ses conséquences, la résurgence possible de Daech (…), mais il y en a d’autres encore sur lesquelles ce sont des réponses turques sur le fond qu’il nous faut », a souligné la présidence.
Les remarques de M. Erdogan renforcent les tensions entre la Turquie et l’OTAN, dont Ankara est membre, avant un sommet crucial de l’Alliance à Londres la semaine prochaine. MM. Erdogan et Macron, ainsi que la chancelière allemande, Angela Merkel, et le premier ministre britannique, Boris Johnson, doivent en outre se réunir en marge de ce sommet pour discuter de la Syrie.
Lemonde.fr avec AFP
Commentaires Facebook