Par Connectionivoirienne
Le Chef de l’État ivoirien continue sa visite de quatre jours dans la région du Hambol, région du nord de la Côte-d’Ivoire.
Durant cette tournée le chef de l’État aura parlé, peut-être un peu trop, selon des observateurs. En recevant les cadres et la chefferie de la région du Hambol à Katiola le jeudi 28 novembre 2019, le président de la République a annoncé une série de mesures touchant au cadre constitutionnel de la prochaine présidentielle.
À l’analyse le chef de l’État semble annoncer une chose, tout en disant son contraire.
Selon le champion du RHDP la compétition sera ouverte à tous, alors qu’il annonce dans le même discours plusieurs mesures restrictives. Petite analyse.
Ouattara se veut rassurant
« Je voudrais rassurer les uns et les autres qu’il n’y a pas de plans d’éviction de qui que ce soit ; et que tous ceux qui voudront aller aux élections, pourront le faire (…) Je l’ai déjà dit et je le répète : que la compétition soit ouverte, la plus ouverte possible (….) Je lis beaucoup de choses dans les journaux. Mais je peux vous dire que je suis un démocrate. Pas question de manœuvrer pour exclure des candidats. Autrement dit, l’élection n’aurait plus de crédibilité. »
Ouattara se contredit
«Mais je demande au gouvernement de faire en sorte qu’il n’y ait pas 50 candidats ou 12 candidatures comme en Guinée Bissau». Ouattara pose des limites au nombre de candidatures.
«Nous avons une bonne constitution. Il faut juste améliorer un certain nombre de choses. Ceci est à l’étude”.
Ou d’une chose la constitution est bonne et maintenue en l’état ou elle est déficiente, donc il faut l’améliorer, dans un consensus d´ensemble engageant tous les partis politiques.
Ouattara veut des candidats à la poche pleine
«Il faudrait mettre la caution, au minimum, à 100 millions F CFA. Parce que, si on veut être Président de la République, on doit pouvoir sortir au moins 100 millions Fcfa pour sa campagne».
On a ici l’une des mesures phares, source de prochaines crispations. Ouattara veut multiplier la caution de 20 millions de Fcfa introduite en 1990 par cinq, en passant à au moins 100 millions de Fcfa, sinon au-delà. Il ironise en faisant allusion au cas des 500 millions du Bénin. Mais il sait pertinemment que cette mesure qui pourrait éliminer des candidats comme Mamadou Koulibaly, très peu attiré par les espèces sonnantes et trébuchantes, sera accueillie par une volée de bois vert.
En conclusion, le discours de Ouattara est traversé de contradictions rendant sa lecture complexe pour les non-initiés.
Le chef de l’État ne prend même pas la peine d’évoquer la commission électorale, source depuis plusieurs mois de vives protestations de l’opposition significative (PDCI de Bédié et FPI de Gbagbo).
Hervé Coulibaly
Consultez le discours intégral en cliquant sur ce lien
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