Les mères en Côte-d’Ivoire pourront transmettre leurs patronymes à leur enfant légitime ou naturel

Côte d’Ivoire : L’enfant portera désormais et le nom du père et celui de la mère

Plusieurs mesures et décisions touchant à la vie des populations ivoiriennes ont sanctionné le Conseil des ministres qui a eu lieu, mercredi 27 novembre 2019, à la préfecture de Katiola.

Le Chef de l’État, Alassane Ouattara, a présidé, hier, un Conseil des ministres à la préfecture de Katiola.

Ce rendez-vous hebdomadaire, à en croire le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a été sanctionné par des mesures importantes dont celle relative à la nomination des représentants de l’État au sein du Conseil d’administration de la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (Bhci). Ainsi, Coulibaly Soungalo a été nommé pour représenter le Chef de l’État au sein de cette structure. Brou Jean-Marie et Fanny Melessi y siégeront respectivement au nom de la Primature et du ministère de l’Économie et des Finances. Quant à Saliou Ouédraogo, il défendra les intérêts du ministère du Budget et du Portefeuille de l’État. Par cette action, selon Sidi Touré, le gouvernement ivoirien prend ainsi le contrôle de cette institution bancaire en vue de protéger l’épargne et les intérêts des Ivoiriens.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly, présent à cette conférence de presse, a justifié cette position de l’État. « En ce qui concerne la nomination les représentants dans le Conseil d’administration de la Bhci, il faut dire que cela s’est fait maintenant parce qu’il y avait toute une procédure à respecter avant d’y arriver. Nous avons discuté avec les autres actionnaires. Il nous fallait également avoir une situation réelle de la banque au moment où nous prenons le contrôle, parce qu’il faut absolument qu’un audit soit fait. Tout cela a nécessité un certain nombre de démarches qui ont fait que c’est maintenant que nous avons désigné nos représentants au sein du Conseil d’administration », a-t-il expliqué.

Réagissant à une éventuelle plainte de la société canadienne Westbridge Mortage contre l’État ivoirien devant le Centre international pour le règlement des différents relatifs aux investissements, Adama Coulibaly a dit n’être pas informé de cette assignation. « J’avoue que je ne suis pas informé de cela », a-t-il précisé. Avant de spécifi er qu’en prenant « la décision d’assurer le contrôle de la Bhci, l’État veut assurer absolument la protection des clients de cette banque. Je voudrais rassurer les Ivoiriens que leur épargne sera préservée et toutes les dispositions seront prises dans ce sens ».

Les points à péage

La question de l’exploitation des points à péage a également été évoquée lors du Conseil des ministres d’hier.

Le ministre de la Communication et des Médias a informé que l’État, pour engranger des ressources pour l’entretien des voies, a décidé que les postes de péage de Moapé et de Tomasset, sur la route de l’est, soient payants. « Ainsi, le Conseil a entériné la date de leur mise en exploitation au 15 décembre 2019. Le conseil a aussi approuvé les tarifs consensuels arrêtés avec l’ensemble des parties prenantes constituées par l’administration routière, la chefferie traditionnelle, les associations des jeunes, des femmes, les conducteurs, consommateurs et les commerçants au cours d’un atelier qui a été organisé à Abengourou », a-t-il expliqué.

Il a indiqué les tarifs qui seront pratiqués à ces péages : « classe 1 : 500 F; classe 2 : 1500 Fa ; classe 3 : 2500 F ; classe 4 : 3500 F ». Sidi Touré a affi rmé qu’une période d’exploitation à blanc de deux semaines sera observée en vue de permettre aux usagers d’avoir une meilleure connaissance des services afi n de faciliter l’utilisation de ces postes. Le porte-parole du gouvernement, toujours sur le sujet des péages, a donné la liste des postes qui seront facturés. Il y a les autoroutes Abidjan-Grand-Bassam, Tiébissou-Bouaké, les voies Agboville-Rubino, Ferké-Nassian.

Le Conseil des ministres, au titre du ministère de la Justice et des Droits de l’homme, a abordé aussi un projet de loi organique portant statut des parlementaires. Il a précisé que ce texte de loi fixe, en application de la Constitution, notamment en son article 90, le nombre des membres de chaque Chambre du Parlement, les conditions de désignation des parlementaires, le régime des incompatibilités et détermine le montant de leurs indemnités et avantages. Ce projet de loi, a-t-il poursuivi, précise les immunités du parlementaire.

L’enfant portera désormais et le nom du père et celui de la mère.

Le porte-parole a indiqué, par ailleurs, que le Conseil a abordé la question de l’égalité entre l’homme et la femme. A cet égard, il a soutenu qu’un projet de loi a été adopté et s’inscrit dans l’impératif de l’adaptation de la législation ivoirienne aux standards internationaux. « Ainsi, ce dispositif autorise désormais, sur la base du principe de l’égalité entre l’homme et la femme, la mère à faire adjoindre son nom à celui du père de sorte que l’enfant issu aussi bien de la filiation légitime que naturelle puisse porter un nom double.

Entre autres innovations, la procédure de changement de nom qui permet désormais à des personnes ayant des noms différents de porter le nom de leurs parents communs en vue d’uniformiser les noms dans la même famille », a-t-il justifié.

Sidi Touré, parlant de la région du Hambol, a soutenu que le préfet de région, Jean-Baptiste Zamélé, a fait le point, lors de ce conseil des ministres, sur la situation de l’état des infrastructures qui font défaut à cette circonscription administrative.

Sur ce sujet, le porte-parole du gouvernement a confié que les autorités, avec à leur tête le Président Alassane Ouattara, ont dit avoir pris bonne note de la situation dépeinte par le préfet et s’emploieront à y trouver des solutions. Et qu’à cet égard, le gouvernement a pris la décision de remédier, par des actions concrètes, au problème d’eau qui se pose avec acuité dans la région.

KANATE MAMADOU, envoyé spécial dans le Hambol

Commentaires Facebook