Serge Alain KOFFI
L’artiste chanteur et homme d’affaires ivoirien Jean Jacques Kouamé, l’un des précurseurs du Coupé-décalé, se réjoui de la qualité de l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire, estimant que le chef de l’Etat Alassane Ouattara “a réussi à stabiliser’’ économiquement le pays, après la crise post-électorale de 2011, dans une interview à ALERTE INFO dimanche.
Cela fait un bon moment qu’on ne vous voit plus sur la scène musicale, est-ce qu’il faut en conclure que vous avez définitivement mis un terme à votre carrière musicale ?
Non pas du tout. C’est juste un repli stratégique. Je me suis lancé dans les affaires. Je suis très pris par mes engagements parce que je gère cinq sociétés. Je suis concentré sur la gestion de ces entreprises parce que j’ai un objectif à atteindre. J’ai mis une pause sur ma carrière artistique que je reprendrai d’ici peu.
Quels genres d’affaires faites-vous exactement ?
Je garde ça secret parce que j’ai un droit de confidentialité parce qu’on travaille avec les Etats. Sinon, ça n’a rien de louche. Ce sont des investissements d’Etats.
Comment avez-vous réussi à trouver cette transition presque parfaite entre la musique et les affaires ?
D’abord, j’ai un cursus scolaire assez blindé. J’ai un BAC+4. Et puis c’était un peu facile pour moi parce que je suis issu d’une famille de travailleurs et de bosseurs. J’ai intégré l’entreprise familiale depuis l’âge de 12 ans. Donc pour moi, passer d’une casquette à une autre c’est pas vraiment compliqué.
Comment appréciez-vous l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire ?
C’est un bon environnement parce que le pays est stable en ce moment. Il n’y a pas d’embrouilles en termes de sécurité. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est l’eldorado de l’Afrique de l’ouest. Sur le plan économique, le chef de l’Etat a réussi à stabiliser le pays. C’est attrayant et la stabilité du pays pousse les investisseurs à mettre de l’argent.
En tant qu’homme d’affaires, est-ce que les discours politiques actuels vous rassurent à un an de la prochaine élection présidentielle ?
A chaque fois qu’il y a des élections, les opérateurs économiques se mettent en retrait par prudence et c’est normal. On sait aujourd’hui comment les élections se passent en Afrique. On sort d’une crise dont on garde encore les séquelles. Les investisseurs sont actuellement un peu aux aguets. Ils s’attendent à tout. Mais je pense qu’aujourd’hui on a quand même atteint une maturité au niveau de la politique. Nos politiques savent aujourd’hui qu’on a une seule patrie. Et il faut la protéger. Mon rôle est de rassurer les expatriés avec qui je travaille, que tout se passera bien et qu’il faut continuer à bosser. Nous on continue à bosser mais d’autres sont plus réticents et tergiversent un peu. En tant que fils du pays, je me dois d’encourager les associés et d’autres investisseurs étrangers à mettre de l’argent quelque soit l’environnement politique.
Avec votre casque d’artiste chanteur, est-ce que vous pourriez accompagner un candidat pendant la campagne de la prochaine élection présidentielle ?
Je suis apolitique et je le demeure. Un homme d’affaires doit être apolitique parce que si on choisi un camp, on ne fonctionnera que lorsque ce camp sera au pouvoir.
Quel regard portez-vous sur le coupé-décalé dont vous êtes l’un des précurseurs après le décès de DJ Arafat ?
C’est un mouvement qui a un grand avenir. A la base, beaucoup n’ont pas cru que ce mouvement aurait eu ce succès, malheureusement il y a eu une récupération au niveau certains pays comme le Nigéria qui s’est inspiré du coupé-décalé pour être le numéro Un aujourd’hui. C’est un mouvement qui a de l’avenir, il faut juste un peu d’organisation parce que le bordel s’installe quand il n’y a pas d’organisation. Des gens avait crucifié le coupé-décalé après la mort de Douk Saga, mais il y a eu une génération qui est arrivée et s’est imposée. Dj Arafat était une grosse tête du coupé décalé. Sa mort est en train de réunir les acteurs du coupé-décalé. Ils sont pris conscience que l’union fait la force. Le coupé-décalé est un mouvement très lucratif, moi j’ai gagné des millions en jouant seulement quelques minutes sur scène pour deux ou trois titres. Je lance un appel à tous les acteurs du coupé-décalé à s’unir, à créer une symbiose pour qu’on puisse pérenniser ce mouvement.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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