Risque d’infarctus financier en Côte-d’Ivoire avec l’explosion des coûts de la baie de Cocody

Le projet de la baie de Cocody marque le pas. Lancé pour une durée de quatre ans, le 18 janvier 2016 par Daniel Kablan Duncan, alors Premier ministre, il est destiné à faire de cette baie devenue dépotoir, un « joyau architectural ».

C’est le 3 juin 2015 que le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara (à d. sur la photo), et le roi du Maroc, Mohammed VI, ont signé la convention, consacrant la coopération Sud-Sud. La société marocaine Marchica Med est chargée de l’exécution du chantier pharaonique.

La première tranche du projet est, soutient-on, achevée. Il s’est agi du dragage, du remblaiement et du confortement des berges du chenal. C’est le hors d’œuvre.

Il reste le plat de résistance. C’est le cœur du projet qui concerne la construction du viaduc ou pont à haubans, reliant les communes de Cocody et Plateau et la création de la Coulée verte (aménagement urbain d’un corridor de végétation entre la forêt du Banco et la baie de Cocody).

À la veille de la date de livraison du gigantesque chantier, ces derniers gros travaux n’ont pas encore connu un début d’exécution. Entre temps, les mauvaises nouvelles ont été de la partie et bouleversent tout.

En effet, le coût du projet a visiblement pris de l’embonpoint et menace les travaux d’infarctus financier. L’enveloppe prévue à l’origine était de 137 milliards de nos francs. Mais elle est passée, selon un communiqué du Gouvernement en date du 26 mars 2018, à 272,75 milliards de FCFA, soit une hausse de 135,75 milliards.

Cela a eu un effet d’entraînement sur toutes les étapes de la réalisation du projet. Ainsi, la première tranche est passée de 37 milliards de francs à 57.03 milliards et la seconde a explosé: de 100 milliards, elle va coûter 215.72 milliards de nos francs.
Toutes les prévisions sont alors perturbées et tous les calculs, brouillés. Les travaux observent, de ce fait, un arrêt pour un nouveau calibrage financier. Et personne ne communique plus sur le délai de livraison du « paradis du tourisme écologique », que l’on dit au plus tôt, avant fin 2020.

F. M. Bally

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