Côte-d’Ivoire: Quand le fils Marcel, ministre, célèbre le père Lambert Amon-Tanoh, ex-ministre

Par Connectionivoirienne

Du beau monde, en quantité et en qualité ce vendredi 15 novembre à la salle des fêtes de Sofitel hôtel ivoire. Le vice-président de la République Kablan Duncan, La ministre de l’Education nationale Kandia Camara, le ministre de la Santé Aka Aouélé… Tous étaient là pour une même cause. Donner un cachet national et républicain à la ‘’Grande journée d’hommages à Lambert Amon-Tanoh’’. Une cérémonie annoncée comme ‘’activité politique du ministère des Affaires étrangères’’, département dirigé par Marcel Amon-Tanoh.

Une conférence publique donnée par le professeur Djodjolo pour retracer le parcours de Lambert Amon-Tanoh, 93 ans. On apprend avec lui, que le nonagénaire fut un homme multidimensionnel au parcours riche. Ministre d’Houphouët-Boigny qui aura imprimé sa marque sur la politique d’éducation nationale de la Côte d’Ivoire postindépendance. Mais Amon-Tanoh Lambert fut également un intrépide syndicaliste, inspirateur et fondateur de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci).

Le patriarche lui-même, la voix encore au top malgré l’âge se prêta au jeu de question-réponse pour éclairer sur les grands moments de sa vie. Amon-Tanoh le ministre, le syndicaliste, mais aussi Amon Tanoh le diplomate, le politique, le député, rien n’a été occulté dans cet exercice. « J’ai été un innovateur dans les postes que j’ai occupés. Je ne restais pas les bras croisés », se décrit-il clamant publiquement son appartenance à la religion Mahikari. Lambert Amon-Tanoh a été entre autres innovations, celui qui a imposé l’uniforme à l’école, celui qui a favorisé la discrimination positive à l’égard des filles au Cm2. Pour le même examen elles devaient obtenir 90 points pour être admises en 6e là où on demandait bien plus aux garçons.

Le fils Marcel Amon-Tanoh, écrira dans un témoignage sur Facebook : « Mon père, Lambert Amon-Tanoh, était un instituteur et un syndicaliste. Il est le fondateur de l’UGTCI dont il a été le premier secrétaire général. Issu d’une famille pauvre, il allait à l’école à pied, pied nu. Il s’est battu, a fait beaucoup de sacrifices et a réussi à se construire un nom tout seul, pour arriver là où il est arrivé, Député, Ministre, DG de Société d’Etat, Ambassadeur. II avait coutume de dire que dans sa famille il n’y avait pas d’héritage, que l’héritage qu’il nous laisserait serait l’école. J’ai beaucoup appris de lui. »

Cette célébration et ce message du chef de la diplomatie ivoirienne sont loin d’être fortuits. Marcel démontre qu’on peut partir de rien pour se construire. A force de courage et d’abnégation. Porté ces dernières semaines par une ambition nationale, Marcel Amon-Tanoh ne loupe plus d’occasion pour faire parler de lui. Il sort de sa discrétion d’antan et affiche désormais le désir de compter parmi ceux qui veulent succéder à Alassane Ouattara au grand dam des partisans du Premier ministre Gon Coulibaly dont il conteste la légitimité. Depuis qu’il s’est offert la une de l’hebdomadaire Jeune Afrique pour un grand portrait, on voit venir MAT qui profite bien de son poste et de ses relations à l’international pour tisser sa toile. Au Rhdp, il n’est pas un grand inconnu. L’homme de tous les combats d’Alassane Ouattara peut compter sur des historiques du Rdr, ancêtre du Rhdp. Depuis un temps, il fait encore la Une d’un magazine abidjanais distribué en Côte d’Ivoire et en France, ‘’Esprit Mag’’. En tenue jeune, près du corps, les affiches du magazine à travers la capitale économique font découvrir un autre pan de ce challenger autrefois insoupçonné.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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