Manuella YAPI
La Côte d’Ivoire ne s’est pas « dessaisie de sa compétence juridictionnelle au profit de la Cour pénale internationale (CPI) concernant l’ex-leader des Jeunes patriotes ivoiriens Charles Blé Goudé, dans la mesure où les faits poursuivis « ne sont pas les mêmes », a affirmé jeudi à Abidjan le procureur général Léonard Lébry, face à la presse.
« On ne peut pas dire que la Côte d’Ivoire s’est dessaisie de sa compétence juridictionnelle au profit de la Cour pénale internationale puisque les faits poursuivis par les juridictions ivoiriennes actuellement ne sont pas les mêmes que ceux qui ont été déférés devant la Cpi », a précisé M. Lébry, avant de citer les différents chefs d’accusation dans les deux affaires.
Selon lui, les faits poursuivis dans ces affaires « ne se rattachent pas aux mêmes événements » et ne « se situent pas dans la même période », ajoutant que les poursuites contre M. Blé Goudé en Côte d’Ivoire concernent des crimes commis « durant les barrages d’autodéfense dans le courant des années 2010 et 2011 » et ce, sur l’ensemble du territoire national.
Mercredi, les avocats de M. Blé Goudé ont estimé que leur client « ne peut pas être jugé ici (en Côte d’Ivoire) parce que les autorités ivoiriennes, y compris les autorités judiciaires, ont décidé de renoncer à leur droit de juger leur national au profit d’une juridiction internationale », après avoir claqué la porte à une audience devant la chambre d’instruction.
Maître Claver N’Dri, membre du collectif des avocats de la défense, a par ailleurs souligné que les chefs d’accusation retenus contre Charles Blé Goudé devant la chambre, à savoir « crimes contre des populations civiles et crimes contre des prisonniers de guerre » ont été « abrogés » et donc « n’existent plus dans (la) législation » ivoirienne.
« C’est vrai », le nouveau code pénal « a supprimé certaines qualifications, mais pas les faits matériels qui sous-tendent ces qualifications », a réagi le procureur général, indiquant que le dernier ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo sera jugé devant « le tribunal criminel ».
Jugé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale (entre 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011) M. Blé Goudé a été acquitté mi-janvier et bénéficie d’une liberté sous conditions depuis le 1er février.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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