Au FPI, les protagonistes sont en train d’abattre de nouvelles cartes pour sortir de l’impasse qui les paralyse.
Les Gbagbo ou rien, GOR, maintiennent leur objectif stratégique: la libération de Laurent Gbagbo, de Charles Blé Goudé et de tous les prisonniers de la crise post-électorale, leur retour au pays avec les exilés.
Cependant, leur approche tactique a évolué: il n’est plus question de boycott des activités engagées par le pouvoir Ouattara, mais de participation aux futurs différents scrutins.
Ainsi, la campagne pour la réconciliation nationale, donc des discussions avec le régime en place, est devenue le nouveau cheval de bataille avec même un concert des artistes et résistants ivoiriens et africains prévu le 30 novembre 2019 à Paris.
Chez les partisans de Pascal Affi N’Guessan, la situation a tourné également à un profond réexamen politique. L’objectif prioritaire n’a pas évolué: la victoire électorale du mentor en octobre 2020.
Mais ici aussi, la réflexion a dépassé le cap du jusqu’au-boutisme pour le pragmatisme politique ou la realpolitik.
En visite à Paris, Affi (à g. sur la photo) a eu des rencontres avec des membres de la communauté GOR. Il ne s’est pas arrêté en si bon chemin; le 2 novembre 2019, il a humblement et publiquement présenté ses excuses à Laurent Gbagbo (à d.) contre lequel il est sorti de ses gonds après l’échec de leur rencontre en mars 2019 à Bruxelles.
Affi ne cesse de répéter le tutorat de Gbagbo. Il soutient qu’il se retirera de la course à la présidentielle si le fondateur du FPI et ex-président est candidat.
Dans le cas contraire, il brigue le mandat présidentiel. Mais après l’élection d’octobre 2015 et le score réalisé, il veut mettre toutes les chances de son côté avec un parti uni.
Pour le moment, c’est là la principale pomme de discorde. Une faute avouée n’est, pour l’instant, pas à moitié pardonnée. Au point que Soro Kigbafori Guillaume a rué dans les brancards, en invitant ironiquement les GOR à faire la paix avec les Affidés.
Car, si de part et d’autre, tout est entrepris ouvertement pour sortir du cul de sac politique, entre les deux tendances, le célèbre slogan: « Asseyons-nous et discutons », reste encore lettre morte.
F. M. Bally
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