Manuella YAPI
La Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne a « déjà le nom du président » qui sera élu en 2020 car elle est « aux ordres » du pouvoir, a affirmé samedi à Milan l’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, lors d’une rencontre avec ses partisans dénommée « Crush party ».
La Cei est « aux ordres. Ils (les membres) ont déjà le nom du président avant même que l’élection ne se tienne », a dit M. Soro, candidat déclaré à la présidentielle prochaine, ajoutant que la commission « ne peut pas organiser » le scrutin car elle risque de « brûler la Côte d’Ivoire ».
Estimant que cette commission « où tout le monde est (du) parti » au pouvoir, « ne grandit pas » le chef de l’Etat Alassane Ouattara, il a salué « le mérite » de l’ex-président Laurent Gbagbo d’être allé aux élections en 2010 avec une « Cei (qui) était présidée par son adversaire et ses opposants ».
L’opposition, qui ne cesse de réclamer une refonte complète de la commission, dont l’instance dirigeante est connue depuis le 25 septembre, a saisi la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) suite à la recomposition de l’institution.
Le 19 octobre à Yamoussoukro (Centre) le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) Henri Konan Bédié a souhaité « une conclusion heureuse » pour la réforme de la Cei, après que la Cadhp a, selon lui, jugé « recevable » cette requête.
La nouvelle commission comprend 15 membres, contre 17 auparavant: le parti présidentiel et l’opposition auront chacun trois représentants, six représentants de la société civile, un de la magistrature, un représentant du président de la République et enfin un représentant du ministère de l’administration territoriale.
Saisie par l’ONG Actions pour la protection des droits de l’homme (APDH), la Cour africaine des droits de l’homme a ordonné (dans son arrêt du 18 novembre 2016) à l’Etat de Côte d’Ivoire de « modifier la loi (…) relative à la Commission électorale indépendante pour la rendre conforme aux instruments » internationaux, après avoir « conclu que (sa) composition (…) est déséquilibrée en faveur du pouvoir ».
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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