L’Etat de Côte d’Ivoire souhaite attirer des entreprises spécialisées dans les forages afin de faire de nouvelles découvertes de gisements pétroliers dans le bassin sédimentaire ivoirien. C’est le sens du plaidoyer fait au Forum économique Russie-Afrique, par Abdourahmane Cissé, ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables.
Votre participation au forum économique Russie-Afrique à Sotchi est-elle fructueuse ?
Je participe auprès du président Ouattara au tout premier forum économique Russie Afrique. Cela a été l’occasion pour le ministère du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables d’échanger avec mon homologue, le vice ministre russe en charge de l’énergie. Nous avons parlé des perspectives de coopération et de collaboration entre nos deux pays. Nous avons convenu de mettre en place dans les semaines à venir un cadre d’échanges entre nos deux ministères, de sorte à pourvoir faire la promotion des opportunités existantes tant en Côte d’Ivoire qu’en Russie et au niveau de toutes les entreprises pétrolières et gazières de la Russie.
Avez-vous également échangé avec le secteur privé ?
En marge de cela, j’ai aussi eu l’occasion de discuter avec le secteur privé russe. La stratégie en Côte d’Ivoire, c’est d’attirer le secteur privé pour pouvoir participer au développement économique du pays, en particulier dans les secteurs pétroliers et gaziers, qui nécessitent d’importants moyens financiers. Nous avons échangé avec deux entreprises notamment Gazprom et Lukoil, très connues dans le secteur du pétrole. Nous avons présenté les opportunités d’investissement en Côte d’Ivoire, dans le secteur pétrolier. Nous avons aujourd’hui en Côte d’Ivoire 18 blocs pétroliers et gaziers libres, que nous avons présentés au secteur privé. Nous espérons que dans les semaines ou mois à venir, nous allons aboutir à quelque chose de concret pour le développement gazier en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire envisage-t-elle d’exporter son pétrole vers la Russie ?
Aujourd’hui, nous sommes dans une logique d’attirer les investisseurs pour qu’ils viennent participer au développement du bassin sédimentaire. Déjà, dans notre bassin sédimentaire, vous avez Total, Total français, Eni italien, Tullow anglais. Nous souhaiterions avoir, en plus de ces différents groupes, des entreprises russes pour participer au développement.
Les réserves dont dispose la Côte d’Ivoire peuvent-elles totalement couvrir les besoins des Ivoiriens ?
Complètement ! Mais, nous ne nous limiterons pas à la couverture des besoins des Ivoiriens, nous souhaitons aller au-delà. Au cours des 20 dernières années, la Côte d’Ivoire n’a pas fait de découvertes de gisement pétrolier. Au Ghana, en Guinée équatoriale, en Angola il ya eu des découvertes. Mais, vous ne pouvez pas faire de découvertes si vous ne faites pas de forages. Ce que nous souhaitons aujourd’hui, comme l’a aussi souhaité le président de la République, c’est d’attirer des entreprises en Côte d’Ivoire et qui fassent effectivement des forages qui permettront la découverte de gisement et de potentiel. C’est ce que nous faisons et les perspectives sont très intéressantes. Nous serons dans quelques semaines à Cape Town en Afrique du sud pour « Africa Oil week », qui est un évènement annuel réunissant tous les pays producteurs de pétrole et qui invitent toutes les entreprises intéressées. Nous allons participer à ce forum et continuer la promotion du bassin sédimentaire ivoirien.
En dehors du pétrole, il y a aussi l’énergie qui est un secteur important. Où en est la Côte d’Ivoire ?
Ah oui ! Depuis de nombreuses années, la Côte d’Ivoire est un acteur majeur. Nous exportons l’énergie vers plusieurs pays de la sous région. Nous lions en fait le secteur de l’énergie au secteur pétrolier. Parce que pour produire l’énergie vous avez plusieurs sources. Donc vous pouvez produire à travers l’hydro ou aussi à travers le gaz, qui font partir de ce que nous faisons sans compter le renouvelable. A partir de 2020, nous allons même exporter vers deux nouveaux pays (la Guinée, la Sierra Léone). Nous sommes un acteur du secteur de l’énergie en Afrique de l’ouest. Nous avons plusieurs entreprises qui sont déjà présentes et qui se développent. Nous avons signé récemment pour une nouvelle capacité de 650MW et nous allons poursuivre dans cette direction.
A travers ce forum, la Côte d’Ivoire a-t-elle pu capter des intentions d’investissement notamment dans le secteur de l’énergie et du pétrole ?
Dans le secteur pétrolier et gazier, il s’agit d’investissements risqués. Pour faire ces investissements, il faut que les entreprises viennent regarder le bassin sédimentaire. Un puits pétrolier coûte à lui seul 30 à35 millions de dollars. Nous avons 51 blocs en Côte d’Ivoire. Tous les blocs sont soit en production soit en exploration pétrolière, à part 18. Nous sommes venus en Russie pour faire la promotion de ces 18 blocs libres et attirer des entreprises russes pour le bien-être des Ivoiriens et faire de la Côte d’Ivoire un acteur majeur dans le secteur gazier et minier.
Interview réalisée par Issouf Kamagaté
lebanco.net
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