Par Baudelaire Mieu – à Abidjan Jeune-Afrique
Avec l’achat par Olam de 100 000 tonnes de cacao incluant le différentiel de revenu décent qu’ils revendiquent depuis le mois de juin, le Ghana et la Côte d’Ivoire peuvent se targuer d’avoir remporté une victoire à Berlin à la rencontre de la Fédération mondiale du cacao.
La Côte d’Ivoire et le Ghana sont parvenus les 23 et 24 octobre à Berlin, lors des rencontres de la Fondation mondiale du cacao, à obtenir l’accord des géants mondiaux du chocolat pour l’achat avec un surplus de 400 dollars la tonne de cacao pour la récolte 2020-2021, qui sortiront des plantations en octobre 2020.
La mesure, annoncée conjointement par la Côte d’Ivoire et le Ghana en juin 2019, et consistant en l’ajout d’un différentiel de revenu décent (DRD) de 400 dollars par tonne et l’instauration d’un prix plancher de 2 600 dollars la tonne, faisait jusque-là l’objet d’une forte réticence de la part des chocolatiers, dont les achats par anticipation étaient encore annoncés en baisse au début du mois d’octobre.
L’annonce vendredi 25 octobre par Reuters de l’achat par anticipation de 100 000 tonnes de cacao de la part du géant singapourien de l’agroalimentaire Olam, avec le DRD, auprès du Conseil du café-cacao (CCC) ivoirien, conforte la Côte d’Ivoire.
La sur Jeune-Afrique
Importante victoire d’Abidjan et Accra à Berlin pour l’amélioration du prix du cacao
Koaci.com
Alors que tout le monde était sceptique sur les retombées de la réunion sur le Cacao qui se tenait à Berlin en Allemagne, que la Côte d’Ivoire et le Ghana peuvent retrouver le sourire.
A défaut du prix plancher qu’il demande 2600 dollars la tonne, ils vont se contenter de la décision des industriels qui ont accepté de payer 400 dollars de plus par tonne de fèves pour améliorer le niveau des planteurs.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de la fève du cacao, avec une production annuelle qui devrait atteindre pour la saison 2019-2020, le million huit cent mille tonnes. C’est 40% de la production mondiale, 40% des exportations de marchandises du pays et 12% de ses recettes fiscales. Mais, selon le récent rapport de la banque mondiale sur cette filière, la Côte d’Ivoire ne touche que 7 à 8% des gains totaux de la filière cacao-chocolat, indique une source proche du dossier.
C’est pour remédier à cette situation que les deux principaux producteurs de fèves au monde, la Côte d’Ivoire et le Ghana voisin ont mis la pression sur les exportateurs et transformateurs de la matière première.
Reste désormais à savoir si l’engagement de Berlin aura un impact sur le niveau de vie des producteurs ivoiriens et ghanéens, eux qui n’ont pas été associés à la réunion sur le cacao.
Donatien Kautcha, Abidjan
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