Cpi : Du mandat d’arret contre mme gbagbo ?
Graddh-afrique révèle le nouveau complot contre Gbagbo et Blé Goudé
DECLARATION DE GRADDH-AFRIQUE :
1/ RAPPEL DU DOSSIER :
Par voie de presse, l’on a appris, dans le courant de la semaine, que les autorités ivoiriennes ont transmis à la Cour pénale internationale (CPI) les informations judiciaires que réclamait cette cour depuis septembre 2018, au sujet de la situation judiciaire de l’ex-première dame ivoirienne Simone Ehivet Gbagbo.
En effet, résumant l’évolution de ce dossier, Stéphanie Maupas, la correspondante de RFI à la CPI, explique que, émis depuis février 2012, le régime-Ouattara n’avait jamais voulu exécuter le mandat d’arrêt contre Mme Simone Ehivet G. Au contraire, elle fut acquittée au mois de mars 2017, au cours d’un procès national ouvert à Abidjan, en assises ; avant que la Cour de cassation ivoirienne n’annule cet acquittement et n’ordonne l’ouverture d’un nouveau procès.
Mais finalement, le 6 août 2018, l’ordonnance d’amnistie du Chef de l’Etat interviendra en faveur de 800 personnes, notamment les prisonniers politiques civils proches du Président Gbagbo, dont son épouse Simone.
Il devrait revenir, désormais, aux juges de la CPI de choisir entre les deux options suivantes :
Soit annuler définitivement le mandat d’arrêt émis depuis 2012, parce que l’affaire a effectivement été jugée par la justice ivoirienne et qu’elle a été clôturée par une ordonnance d’amnistie présidentielle ;
Soit réaffirmer le mandat, en exigeant plutôt le transfèrement immédiat de Mme Simone Gbagbo, en considérant que cette amnistie pourrait être prise comme un encouragement à l’impunité.
2/ GRADDH-AFRIQUE ANALYSE LE FOND DE LA CABALE :
Pour GRADDH-AFRIQUE, le Groupe de Réflexion et d’Actions pour la Démocratie et les Droits de l’Homme en Afrique, la démarche des autorités ivoiriennes et de la CPI soulève deux questions :
– Pourquoi cette réponse des autorités ivoiriennes maintenant ?
– Que (ou qui) vise en réalité ce rebondissement du transfèrement de Mme Gbagbo à la CPI ?
Pour GRADDH-AFRIQUE, il semble trop simple ou facile de soutenir que, comme M. Laurent Gbagbo, qui a déjà été condamné en Côte d’Ivoire à vingt (20) ans de prison ; ou comme M. Charles Blé Goudé, qui va être lui aussi condamné dans les prochains jours, pour une absurdité de « crimes contre des prisonniers de guerre » ; le régime-Ouattara chercherait aussi à éliminer de la course présidentielle ivoirienne de 2020 l’ex-première dame, dont la popularité s’embellit de jour en jour.
Oui, pour M. Alassane Ouattara et son RHDP, l’occasion est certainement belle pour se débarrasser de cette autre adversaire qui parait redoutable à la présidentielle de 2020 !
Cependant, en remettant à l’ordre du jour, à ce moment précis, ce mandat d’arrêt contre Simone Ehivet, la CPI et Bensouda, en complicité avec le régime d’Abidjan, ne cherchent en réalité qu’à atteindre le Président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
En effet, l’on sait que l’acquittement de MM. Gbagbo et Blé Goudé prononcé le 15 Janvier 2019 par la majorité des juges de première instance dérange profondément toute la CPI, notamment la Procureure Fatou Bensouda et son bureau. Sans doute parce que les commanditaires de cette affaire au sein de la Communauté internationale tiennent, absolument et toujours, à une condamnation des deux accusés ; sinon, à leur disqualification politique en Côte d’Ivoire, surtout pour l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Dès lors, devant la légèreté des arguments de Mme Bensouda en Appel, qui ose demander une annulation du procès – ce qui semble inadmissible pour des juges sérieux – et face à la pression des avocats de M. Gbagbo, qui exigent maintenant que la cour d’appel accorde leur liberté totale aux deux acquittés, sans négliger les déclarations fermes des juges majoritaires Cuno Tarfusser et Geoffrey A. Henderson dans certaines presses, qui sont décidés à défendre leur décision, l’affaire du transfèrement de Mme Simone E. Gbagbo reste l’unique porte de sortie de la CPI pour relancer et poursuivre le procès contre Gbagbo et Blé Goudé, en cassant la décision d’acquittement.
3/ GRADDH-AFRIQUE AURA AVERTI :
GRADDH-AFRIQUE considère donc qu’au-delà de la personne de Mme Simone Gbagbo, que le régime-Ouattara veut effectivement mettre hors-jeu pour 2020, il s’agit surtout d’éliminer définitivement de la course présidentielle les potentiels présidentiables que sont Laurent Gbagbo et Blé Goudé.
En répondant donc à la CPI aujourd’hui, ne soyons guère surpris que la CPI insiste toujours pour réclamer le transfèrement immédiat de Mme Simone Gbagbo ; et que le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, président de son parti RHDP, accepte finalement d’extrader l’ex-première dame vers la CPI. TEL SEMBLE ETRE LE NOUVEAU DEAL !
Ainsi, après s’être débarrassé des poids lourds du camp Gbagbo, il ne resterait alors aux ‘’stratèges vicieux’’ du RHDP qu’à régler les cas Bédié et Soro, pour que leur 2020 soit vraiment « bouclé et géré ».
MAIS CE SERAIT TRES MAL CONNAITRE LES IVOIRIENS !
Fait à Paris, le 27 Octobre 2019
Dr BOGA Sako Gervais,
Président-Fondateur de GRADDH-AFRIQUE et de la FIDHOP
Vice-président de EDS
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