Routes de Côte-d’Ivoire: Que valent les audits effectués par l’Autorité de régulation des marchés (ARMP) ?

La saison des pluies est l’occasion de tester le bon état et la durabilité du réseau routier, en tout cas pour ce qui est de la Côte d’Ivoire. Les fortes pluies sont souvent de gros agresseurs du bitume. Chaque passage d’orage laisse dans on sillage des routes décapées, parfois totalement coupées. Ce qui pousse à se demander si les ouvrages exécutés sont toujours conformes aux normes.

A cette question, l’Autorité nationale de régulation des marchés publics (ANRMP) répond: «pas toujours». Un rapport d’audit livré en juillet dernier indique en effet que 40% des ouvrages ont été réalisés en total déphasage avec les normes prescrites.

«Les rapports d’audits ne sont pas faits dans le but de sanctionner. Il s’agit de relever les insuffisances de sorte à les corriger. Nous faisons des recommandations», a précisé M. Samba Konaré de la cellule des recours et sanctions à l’ANRMP, avec qui Acturoutes a échangé à bâtons rompus lundi 7 octobre, lors de la 4e Journée nationale de partenariat Etat-secteur privé (JNP 2019).

«Des poursuites judiciaires ne sont pas exclues. Mais elles doivent se faire à l’initiative du maitre d’ouvrage», a précisé notre interlocuteur qui indiqué que le champ d’action de l’ANRMP part des travaux à la fourniture d’équipements en passant par prestation de service.

«Les textes nous demandent de produire annuellement un audit des procédures de passation de marchés publics sur l’année précédente. L’audit se fait sans parti pris. Il ne vise personne», a assuré M. Konaré.

A cette allure, tous les gros ouvrages inaugurés ou en voie de réalisation pourraient passer à la trappe d’un audit d’un jour à l’autre. «Pourquoi pas?», s’est exclamé M. Konaré?

L’audit de l’ANRMP, rappelons-le, portait sur un échantillon de 40 ouvrages publics, dont 31 chantiers routiers, réalisés sur la période de 2003 à 2017 pour un montant total de 606 milliards de FCFA.

Les routes auditées présentes des couches de fondation non conformes aux spécifications techniques du marché, des fissures multidirectionnelles et faïençage sur les chaussées, une mauvaise qualité de béton etc. C’est le cas de la section Pacobo-Taabo sur l’autoroute Singrobo-Yamoussoukro et le bitumage de l’axe Boundiali-Tengrela-frontière du Mali.

Célestin KOUADIO
c.kouadio@acturoutes.info
Acturoutes

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