Commission électorale en Côte-d’Ivoire: Bataille perdue pour l’opposition ? L’aveu de Guikahué…

…Qui appelle à un changement de stratégie

Par Connectionivoirienne

Acté par le régime, voté par les deux chambres du parlement, le projet de recomposition (et non de réforme) de la Commission électorale semble avoir pris irréversiblement forme. Depuis le lundi 30 septembre 2019, le bureau de l’institution présidé par Ibrahime Kuibiert, est en place et s’est aussitôt mis au travail.

Ni les quolibets de l’opposition significative, ni les récriminations d’une certaine opinion qui y voient de nouveaux germes de conflits postélectoraux n’ont tiédi l’ardeur du pouvoir à faire selon son bon vouloir. Répliquant même que cette commission respecte bien les directives de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp) qui avait fortement recommandé une commission conforme aux standards internationaux. ‘’Nous on avance’’, c’est le slogan à la bouche des défenseurs de cet organe tout de même controversé.

Pendant que le Fpi dirigé par Gbagbo fredonne toujours le refrain d’une réforme à longueur de meetings et que le Pdci l’autre grand exclu du bureau mène une offensive en direction des chancelleries, misant par-delà sur une nouvelle injonction de la Cadhp et de la Cedeao, la nouvelle CEI projette de son côté le déroulement de son agenda. Et comme pour cautionner cette œuvre du pouvoir Rhdp, l’Onu (à travers le Pnud) et l’Union européenne (Ue) l’un des bailleurs de fonds habituels sont déjà à la manœuvre aux côtés de l’organe électoral ivoirien. Elles ont eu jeudi une audience avec le nouveau président Coulibaly Ibrahime Kuibiert.
Plaidant du bout des lèvres pour une commission plus inclusive, ces organisations internationales donnent des signaux pour un soutien à la Cei en dépit de ses insuffisances criardes. L’Union européenne veut miser sur une participation massive des jeunes au processus électoral. Elle en a discuté avec le nouveau patron de la Cei jeudi 10 octobre, lors de leur tête-à-tête. Un vœu qui pourrait s’avérer pieu si la Cei n’inspire pas confiance dans sa future façon d’agir et se comporte comme un organe inféodé. Bref !
La pilule aussi amère soit-elle semble avalée, si l’on en croit les sons du côté de l’opposition Pdci. Ce parti qui est revenu à la réalité après s’être enfermé dans une illusion d’une ‘’vraie’’ réforme vient d’étonner plus d’un. Le jeudi 10 octobre 2019, au cours d’une conférence de presse, le secrétaire exécutif Kakou Guikahué s’est plutôt voulu optimiste. « Le Pdci n’a pas de membre à la CEI, mais à ces élections on va y aller et puis on va gagner », a-t-il affirmé. Si l’on s’en tient à ces propos, il va s’en dire que si la tactique du pouvoir était d’amener le Pdci au boycott de la présidentielle en l’écartant de la recomposition de la Cei, ce serait un pétard mouillé.

Par cette nouvelle position, le Pdci en attendant ses alliés, intègre le fait accompli en ce qui concerne la Cei dans son ossature actuelle et veut désormais miser sur la mobilisation de ses électeurs, les seuls, à présent, à pouvoir inverser les rapports de force. Gagner la présidentielle sans être à la Cei, sans exercer un quelconque contrôle sur le processus électoral. Le plus vieux parti devrait inviter ses alliés, notamment ceux du Fpi de Gbagbo à ce même réalisme.
Faut-il croire à un revirement de Ouattara ?

A la vérité, Alassane Ouattara, avec la caution du président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki, avec les organisations internationales qui accourent, est si bluffé qu’on le verrait revenir sur une quelconque réforme de la Cei. A moins d’un coup de force vraiment contraignant. Que faire face à cette donne ? Comment peser sur le processus électoral sans être à la Cei ? Les pro-Gbagbo doivent s’inviter à la réflexion si l’option est d’y participer. Parce qu’à l’observation des choses, ils pourront crier sur tous les toits à appeler à une Cei consensuelle, jamais Ouattara qui pense tenir le bon bout, ne fléchira d’un iota. Ils auront ainsi gaspillé leur énergie en s’arc-boutant sur un seul axe. Et à l’arrivée ils se mordront le doigt de ne pas avoir mobilisé leurs électeurs à s’inscrire sur les listes électorales parce que la Cei n’est pas en leur faveur. Sans plan B, comment cette opposition pourrait-elle évincer Ouattara ? Lui qui se donne les moyens de parvenir à ses fins en démontrant à ceux qui ne l’ont pas encore compris qu’il n’est pas homme à se laisser dicter ses décisions.

Il faut maintenant changer de fusil d’épaule.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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2 réflexions au sujet de “Commission électorale en Côte-d’Ivoire: Bataille perdue pour l’opposition ? L’aveu de Guikahué…”

  1. A t-on besoin d’avoir des membres dans une commission électorale(Cei) avant de participer á une election présidentielle ??… et espérer gagner ??>>>>>
    « Les candidats indépendants  » n’ont jamais eu de représentants au sein de la Cei…

    Il faut simplement mobiliser l’opposition dans son ensemble.

    Nous sommes nombreux , nous les VRAIS ivoiriens qui sont très en colère contre DRAMANE et son RDR. Ils sont partout du Nord au Sud, de l’Est á l’Ouest en passant par le Centre…..ainsi que de la diaspora.

  2. Nous sommes nombreux ,nous les FAUX ivoiriens notamment ceux issus de l’école coranique de SINDOU qui attendons juste que les VRAIS ivoiriens sortent de leur déclarations vacuites et de leurs claviers pour reprendre « LEUR » pays de façon effective…après cela quand on aura fini le bilan on saura qu’être VRAI ivoirien ne se décrète pas mais se prouve …
    Que ces douze mois vont être longs …..

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