Lu pour vous
Les « écoles des établissements » sont fermées; les élèves seront bel et bien en tenue mais pour un événement…politique.
Jusqu’en début d’après-midi de ce mercredi 25 septembre 2019 et celui de samedi 28, personne ne doit entrer ou sortir de Dimbokro et toutes les activités sont paralysées. De gré ou de force.
La région du N’Zi Comoé est ainsi en ordre de bataille car son chef-lieu, Dimbokro, ainsi réquisitionnée, reçoit son « digne fils » : Alassane Ouattara.
Le contexte est particulier et en vaut la chandelle. La présidentielle a lieu en octobre 2000 et, en dépit du recrutement de certains cadres au RHDP qui conduisent des tournées transparentes, le V baoulé, majoritairement acquis au PDCI-RDA (comme le Nord du pays au RDR), reste insoumis.
Et comme on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, Ouattara passe à la vitesse supérieure: il vient brutalement de se rappeler, à un an de la fin de son deuxième mandat, qu’il avait promis, durant la campagne électorale de 2010, non seulement mille milliards de nos francs au district autonome de Yamoussoukro, mais de s’installer dans la capitale politique du pays s’il était élu.
Et sur cette lancée, 77 ans après sa naissance le 1er janvier 1942, 20 ans après sa désignation à la tête du RDR le 1er août 1999, et plus de 8 ans après son investiture à la présidence de la République, en mai 2011, Alassane Ouattara foule, pour la première fois, le sol de Dimbokro.
Il devrait pouvoir visiter le Tribunal de première instance de la ville et rendre un vibrant hommage au « petit juge de Dimbokro » qu’il vient de repêcher dans son Gouvernement de campagne électorale.
C’est ici, en effet, qu’à deux dates (dimanche 26 septembre 1999, selon le régime Bédié, et mardi 28 septembre 1999, pour le camp Ouattara), Zoro Bi Ballo Épiphane, juge-adjoint du Tribunal, a donné une identité juridique à Ouattara en lui délivrant le certificat de nationalité ivoirienne controversé, qui conduira au lancement du mandat d’arrêt international contre le président du RDR pour « faux et usage de faux dans les documents administratifs ».
F. M. Bally
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