Barrage de Grande renaissance: L’Éthiopie et l’Égypte se disputent les eaux du Nil

(Agence Ecofin) – Difficile progression des négociations entre l’Ethiopie et l’Egypte sur le barrage de grande renaissance (GERD).

L’Egypte vient en effet d’annoncer que l’Ethiopie a rejeté ses propositions sur des points importants de l’exploitation du barrage en construction. De son côté, elle considère que les propositions éthiopiennes sont « injustes et inéquitables ».

Le barrage de Grande Renaissance, d’une capacité de 6 450 MW est construit sur fonds propres par l’Ethiopie sur le Nil bleu, et déjà achevé à plus de 70 %. Son coût est estimé à 4 milliards $ et le ministère éthiopien de l’Eau et de l’Energie a affirmé qu’il entrerait en exploitation dès 2020 et fournira son plein potentiel d’ici 2022.

Son emplacement (il est en construction sur le Nil) est à la base de tensions diplomatiques entre l’Ethiopie et l’Egypte. Les deux pays ont convenu, avec l’intermédiation du Soudan [les deux Nil (blanc et bleu) se croisent à Khartoum], de s’assurer conjointement que l’infrastructure n’empêcherait pas l’Egypte d’avoir accès au fleuve, dont elle tire 90 % de son eau douce. Ces nouveaux développements sur les pourparlers en cours, sont les premiers observés depuis presque deux ans, le processus ayant considérablement ralenti.

Selon les nouvelles informations obtenues par Reuters, les principaux points de discussion sont actuellement la part des eaux qui sera garantie à l’Egypte ainsi que la gestion qui sera faite de la ressource en temps d’étiage.

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Les deux pays avaient convenu que la première des cinq phases de remplissage du réservoir du barrage prendrait 2 ans. Elle permettra le remplissage de ce dernier à 595 mètres de hauteur et le début de la production électrique.

Mais dans sa proposition, l’Egypte demande que cette durée soit étendue si cette première phase coïncide avec une grande sécheresse, semblable à celle connue entre 1979 et 1980 afin de permettre à la réserve d’eau du barrage d’Assouan de rester au-dessus de 165 mètres.

Le rejet de cette requête lui causera, affirme-t-elle, la perte de plus de 1 million d’emplois et coûtera 1,8 milliard $ à son économie tout en lui créant un gap de 300 millions $ en matière d’électricité.

Après cette première phase de remplissage, le pays demande également une relâche annuelle de 40 milliards de mètres cubes d’eau par le GERD.

L’Ethiopie, qui de son côté suggère que cette quantité soit de 35 milliards de mètres cubes, juge que ces conditions proposées par l’Egypte « mettent le remplissage du barrage dans une condition impossible ».

L’Egypte de son côté affirme que la proposition éthiopienne favorise massivement l’Ethiopie tout en étant extrêmement préjudiciable aux pays en aval.

Gwladys Johnson Akinocho

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