Racket lucratif à Abidjan
Une mafia est née et prospère à Abidjan; c’est celle des Pablo Escobar et El Chapo des rackets et extorsions de fonds aux gares routières appelée « Gnambro ».
« Selon un reportage diffusé récemment sur la RTI, les Gnambros encaisseraient la bagatelle de 106 millions de francs par jour dans l’agglomération d’Abidjan ».
Ferro Bailly
Jusqu’au milieu des années 80, les gares de l’ensemble du territoire étaient organisées et tenues par un syndicat unique, reconnu par l’autorité. Jusqu’à une élection qui a vu la victoire du président national sortant, le self made man Kassoum Coulibaly. Son adversaire (dont j’ai oublié le nom) ne l’entend pas de cette oreille, et créé un syndicat parallèle, concurrent du syndicat officiel. La boîte de Pandore est ouverte et dans la foulée, se multiplient les « syndicats » de transporteurs. Pour exister, chacun se doit d’avoir son territoire, et ses ramifications sur le terrain qui s’acquièrent à la force, au gourdin, au couteau et (récemment vu), à l’AK47. Cette lutte âpre pour le contrôle des gares et des points de collecte attire les gros bras, filous de tout acabit voire brigands de grand chemin et tueurs.
On n’était pas encore à l’heure du pluralisme politique mais cette guerre des syndicats préfigurait déjà ce qui allait arriver en Côte d’Ivoire dans tous les secteurs de la vie nationale. Aujourd’hui, le syndicalisme dans le transport est organisé sur le modèle de la Pieuvre italienne, il n’est pas exagéré de le dire. Mais tant que seul le racket policier est indexé, tout va bien semble-t-il…