Côte-d’Ivoire: Pourquoi Gbagbo et Blé Goudé doivent « prier » pour que Bensouda ne fasse pas d’appel

La procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a jusqu’à minuit ce lundi 16 septembre pour dire si elle fait appel ou non de l’acquittement prononcé en faveur de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé le 15 janvier dernier.

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Si Bensouda annonçait son intention de faire appel au plus tard au soir de ce 16 septembre 2019, la Chambre d’appel sera saisie et devra se prononcer sur la conformité de la décision prononcée en première instance avec les standards juridiques appliqués par la juridiction internationale. La procureure devra remettre son mémoire en décembre. Mémoire auquel les avocats devront ensuite répondre avant que les juges ne décident. La Chambre d’appel pourrait alors décider d’ordonner la tenue d’un nouveau procès, de poursuivre le procès interrompu en janvier dernier, ou même de débouter la procureure.
Une chose est certaine : ce nouvel épisode, dans le scénario le plus avantageux pour les deux acquittés, prendra plusieurs mois et devrait hypothéquer la possibilité d’un retour de Laurent Gbagbo dans son pays, avant la présidentielle qui doit se tenir en octobre 2020.

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Après leur meeting réussi samedi 14 septembre aux côtés du PDCI, les inconditionnels de Laurent Gbagbo n’espèrent plus qu’une seule chose : le retour au pays de leur président et de l’ex-leader des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé. Mais les militants FPI ne se font pas de fausse joie et attendent patiemment la décision la magistrate.
Un retour de Gbagbo redistribuerait fortement les cartes du jeu politique ivoirien. Et permettrait aussi de faire face aux divisions internes au FPI. La frange du parti dirigée par Pascal Affi N’Guessan, actuellement en conflit avec l’ex-chef d’Etat, souhaite également sa libération définitive. Mais le porte-parole du FPI Issiaka Sangaré précise que le parti n’est pas la propriété privée d’un seul homme, fut-il son fondateur. « Tout dépendra de la démarche adoptée par Laurent Gbagbo », dit-il, avant d’ajouter que seul un congrès peut déterminer le leadership du parti.
Si l’ex-homme fort de la Côte d’Ivoire rentre au pays, il ne sera pas complètement débarrassé de ses ennuis judiciaires. En janvier 2018, la justice ivoirienne l’a condamné à 20 ans de prison ferme dans l’affaire dite du « braquage » de la Cédéao durant la crise post-électorale de 2010-2011.

RFI/Jeune-Afrique

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