Manuella YAPI
Le président de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) Georges-Armand Ouégnin, a évoqué samedi à Abidjan des « victimes du jeu trouble des tenants actuels du pouvoir » qui veut « diviser l’opposition », en allusion aux opposants qui ont « décidé » d’intégrer la Commission électorale indépendante (CEI) dont ils avaient pourtant dénoncé la réforme, à un meeting.
« L’opposition et la société civile de façon générale avaient contesté cette loi conflictogène. Cependant contre toute attente, certains de ceux qui l’avaient décrié ont décidé de faire leur entrée au sein de la commission centrale (de la CEI), a dit M. Ouégnin.
il les a qualifiés de « victimes du jeu trouble des tenants actuels du pouvoir qui vont ainsi user de subterfuges pour diviser l’opposition et la société civile », évoquant des « partisans de la politique du ventre et du tabouret ».
La plateforme EDS, de même que la Coalition pour la Démocratie, la Réconciliation et la Paix (CDRP) réclament « la réouverture » d’un « dialogue politique réellement inclusif » et « exigent une CEI véritablement consensuelle pour des élections transparentes » en 2020, a-t-il indiqué.
« Notre position n’est pas négociable ! », a affirmé Armand Ouégnin, appelant ses partisans à être « vigilants sur le code électoral, le découpage électoral et l’environnement sécuritaire des élections » prochaines.
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, initiateur de la plateforme CDRP) et ses alliés de l’opposition, qui exigent « une réforme totale » de la Commission électorale indépendante, ont décidé de ne pas désigner de représentants à la commission centrale de la CEI », après une réunion avec le ministre de l’Administration territoriale le 06 septembre.
Cette rencontre est intervenue cinq jours après celle entre le président du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan et le ministre de la Défense pour « de nouvelles négociations en vue de trouver une solution » après la recomposition de la CEI.
Face à la presse, M. Affi N’Guessan avait annoncé des propositions du gouvernement, notamment le choix du président de la CEI en concertation avec l’opposition, qui pourrait bénéficier d’un poste de vice-président en vue d’améliorer sa présence au sein de la commission.
Dans une interview accordée à ALERTE INFO le 04 septembre, Pascal Affi N’Guessan a affirmé que sa coalition, l’Alliance des forces démocratiques (AFD) « est intéressée » par la vice-présidence et « proposera une personnalité » dans ce sens.
La nouvelle CEI comprend 15 membres, contre 17 auparavant: le parti présidentiel et l’opposition auront chacun trois représentants, six représentants de la société civile, un de la magistrature, un représentant du président de la République et enfin un représentant du ministère de l’Intérieur.
Saisie par l’ONG Actions pour la protection des droits de l’homme (APDH), la Cour africaine des droits de l’homme a ordonné (dans son arrêt du 18 novembre 2016) à l’Etat de Côte d’Ivoire de « modifier la loi (…) relative à la Commission électorale indépendante pour la rendre conforme aux instruments » internationaux, après avoir « conclu que (sa) composition (…) est déséquilibrée en faveur du pouvoir ».
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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