Lu pour vous
Il y a Urgence !
Par Hamed Koffi Zarour
Si le présent nourrit des critiques et des réactions hostiles, l’avenir porte en lui des incertitudes. En effet, pèse sur le futur de la Côte d’Ivoire une menace, tant au plan du développement que de la démocratie, en raison de la qualité de la relève générationnelle. Notre école a été malade pendant plus d’une décennie, et durant ce temps, une portion importante de notre jeunesse a développé la médiocrité et la violence. Aujourd’hui, la société Ivoirienne qui connaît une paupérisation des masses, un chômage structurel, conséquence de deux décennies de crise et la succession de régimes profondément injustes dans la redistribution de la richesse nationale, vit désormais une crise d’une autre nature, aussi profonde que la première .
L’effondrement des valeurs éthiques, des valeurs républicaines et la dégradation des mœurs sociales, font ainsi grossir d’autant cette menace pour l’avenir. Le sens de la politique se vide avec l’apparition d’une génération d’opportunistes qui contribuent à donner d’elle, la perception largement répandue dans toutes les strates de la société, que la politique constitue le seul moyen d’assouvir des ambitions personnelles (besoin égocentrique de reconnaissance sociale) de s’enrichir rapidement sans rendre de comptes à l’état, à la justice et aux populations, et de bénéficier de différentes formes d’avantages.
L’absence de modèles de réussite pour notre jeunesse, dignes et valorisants, susceptibles de créer une émulation et d’inspirer la considération, accentue ce sentiment. Ainsi, cette relève s’est disqualifiée elle-même dans la conduite du destin de la nation. Dans cette génération, tout le monde veut faire de la politique sans avoir la formation, la capacité et la moralité, qui puissent les qualifier à l’exercice d’une telle responsabilité. Certains en ont fait d’ailleurs leur profession, et ne savent rien faire d’autre. C’est cette race de politiciens qui est la plus dangereuse qui soit, pour la démocratie, le développement et la construction pacifique de l’avenir prospère d’un pays.
Aujourd’hui, la dépravation morale est réelle. L’impunité est admise. La politique est alimentaire. L’éducation est en souffrance.
À qui la faute ? Nous ne cherchons pas de coupables désignés. Mais si chacun n’éveille pas sa conscience, si rien n’est fait, nul ne sera épargné par cette décadence morale que connaît notre pays.
DIEU PROTÈGE LA CÔTE-D-IVOIRE
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