Le Financial Times a publié mardi une longue enquête sur le Rwanda montrant que Kigali a modifié ses statistiques sur la pauvreté en 2015.
Cette manipulation avait déjà été révélée par France 24 en 2015.
Il y a quatre ans, des sources crédibles et un lanceur d’alerte avaient dit à France 24 que le Rwanda avait changé ses statistiques économiques pour masquer une hausse de la pauvreté.
Le prestigieux Financial Times, grâce à des data journalistes, est arrivé à la même conclusion mardi 13 août.
C’était en 2015, juste avant le référendum visant à changer la constitution. Un changement qui permettait à Paul Kagame de rester en théorie au pouvoir jusqu’en 2034. À l’époque, le pouvoir ne voulait surtout pas que les données officielles montrent une augmentation du nombre de pauvres.
Selon le quotidien, l’ »analyse des 14 000 données du rapport ainsi que des entretiens avec des universitaires montrent que la hausse des prix pour les familles rwandaises a, dans l’hypothèse la plus probable, entraîné une hausse de la pauvreté entre 2010 et 2014″. Le Financial Times ajoute qu’il y a eu « des tentatives récurrentes depuis 2015 pour fausser les résultats » sur la pauvreté.
Le Rwanda rejette les accusations du journal. La Banque mondiale également – du moins officiellement. Car le Financial Times publie ce mardi en exclusivité une lettre interne rédigée en 2015 par cinq employés et adressée à la direction de la Banque.
« De récents développements montrent qu’il existe potentiellement de sérieux risques pour la réputation de la Banque si ses opérations concernant le Rwanda continuent sur la même trajectoire », peut-on lire.
Les auteurs de la lettre s’inquiètent « de la manipulation des statistiques officielles et de l’impossibilité de transmettre en toute transparence des données fiables ».
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