Le SG de la Fesci St Clair Alla a animé une conférence de presse pour se prononcer sur les cas de fraude déclarés par la direction des examens et concours de Côte d’Ivoire.
Un groupe de d’élèves et de parents d’élèves, soutenu par la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) a animé une conférence de presse, le vendredi 9 août 2019, à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, afin de se prononcer sur les cas de fraude déclarés par la direction des examens et concours de Côte d’Ivoire (Déco), lors du Baccalauréat 2019.
« Je suis écœuré et triste. Aujourd’hui, quand je regarde ces milliers d’élèves, c’est avec beaucoup d’amertume, parce qu’on ne peut pas dire qu’entre 6000 et 10800 élèves ont fraudé. Dans certains établissements, c’est toute l’école (à Port Bouet, à Yopougon, à Abobo), après que l’examen ce soit bien déroulé et qu’il y avait des surveillants qui n’ont rien signalé d’anormal. C’est pourquoi, nous disons que pour nous ces examens ne sont pas crédibles », a déclaré Allah Saint-clair dit « Gl Makelelé », secrétaire général de la Fesci.
Avant d’ajouter, « et nous allons plus loin, nous n’allons pas permettre à des individus de construire des entreprises sur le dos de nos parents. S’il y a fraude comme ils le disent, c’est que ceux qui étaient commis à la surveillance des examens étaient plus préoccupés à la collecte de fonds liés aux examens et n’ont pas fait leur travail et nous n’allons pas accepter cela ».
Selon lui, certains parents ont déjà porté plainte, d’autres ont été reçus au cabinet de la ministre Kandia Camara, et la Fesci entend soutenir ces milliers d’élèves accusés de fraude, sans aucun motif de justification. « Nous pensons que cette histoire doit être tirée au clair parce qu’il s’agit de l’avenir des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire », a-t-il soutenu.
Le secrétaire général de la Fesci a rappelé que, très tôt, son organisation, à travers une lettre, a déjà dénoncé le fait qu’il y ait un seul correcteur pour les examens parce qu’elle estime qu’un seul correcteur laisse le destin d’un candidat à la merci d’un seul individu qui corrige les copies, au gré de ses humeurs.
« S’il est de mauvaise humeur ce jour-là ou s’il est fatigué, c’est l’élève qui paye les pots cassés. C’est pourquoi nous avons recommandé 2 ou 3 correcteurs. Mais après enquête nous avons découvert que c’est pour des raisons pécuniaires qu’il y avait un correcteur, car pour le gouvernement prendre deux correcteurs c’est avoir à payer 500 FCFA par copie au lieu de 200 F Cfa, là où ces mêmes élèves ont déboursé 5000 FCFA comme frais d’examens », dénonce-t-il.
Pour Gl Makelelé, « l’école n’appartient pas au ministre, elle est certes la tutelle mais elle est là pour gérer et cela en partenariat avec des élèves et des parents d’élèves ». C’est pourquoi, cette fois la Fesci n’entend pas céder. « Nous n’allons accepter qu’on sacrifie l’avenir de milliers d’élèves pour un disfonctionnement de la direction des examens et concours (Deco) ou des erreurs de ces techniciens qui, lorsqu’ils sont fatigués, se permettent de mettre sur la collante des élèves, fraude » dira-t-il.
Aussi, rappelle-t-il, « certains élèves allés pour en savoir plus sur la mention fraude inscrite sur leurs collantes, ont été bastionnés au Plateau ». Pour Allah Saint-Clair, il ne s’agit aucunement de défendre les élèves pris en fragrant délit de fraude, mais de défendre ceux qui n’ont pas été pris en fragrant délit pour fraude mais qui retrouvent curieusement la mention fraude inscrite sur les attestations avec des fortunes diverses.
« Sur certaines copies, l’élève a eu toutes les notes, déclaré admis avec félicitations du jury mais sur son attestation il est marqué fraude. D’autres aussi ont été déclarés admis, mais lors du retrait de leur collante, il ne voit aucune note sur leur copie mais plutôt des zéros alignés avec la mention fraude. D’autres encore sont admis mais la Déco s’est arrangée pour faire des erreurs, sur le nom ou sur le lieu de naissance de l’élève et on demande à l’élève d’aller faire un acte d’individualité dont le montant s’élève à 30 000 F CFA à la justice. Pourquoi un élève ou un parent d’élève doit-il payer pour les erreurs de ceux qui sont chargés d’organiser les examens? », s’interroge-t-il.
Pour la Fesci, un jury spécial doit être mis en place pour statuer sur ces cas litigieux. « Pendant ce temps, nous avons appris que les inscriptions en ligne ont déjà débuté mais nous allons adresser un courrier au ministère en leur donnant un délai de 72 heures pour qu’une solution soit trouvée à cette situation, car si elle n’est pas réglée, il n’y aura pas des rentrée de classes cette année » a-t-il menacé.
Aux dernières nouvelles, le ministère vient de mettre en place une commission pour statuer sur ces cas de fraudes déclarés pendant la période du 8 au 16 août 2019. Affaire à suivre.
Eugène YAO (Serenti News)
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