Question du journaliste de Soir Info: Pendant 5 ans, vous avez partagé la même situation carcérale avec Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, où en êtes-vous au niveau de vos relations ? Est- ce que vous vous êtes parlé depuis que vous êtes sorti de prison ?
Je ne parlerai pas des relations entre le Président Gbagbo et moi dans la presse parce que je ne crois pas qu’un seul nuage existe dans les relations entre le Président Gbagbo et moi. Beaucoup d’hommes font des spectacles et confondent leur souhait à la réalité́. Le Président Gbagbo est mon père. Les Ivoiriens lui doivent beaucoup. Nous lui devons beaucoup parce qu’il a sacrifié sa vie pour que la démocratie soit en Côte d’Ivoire. Il continue encore de payer le prix de son engagement pour la Côte d’Ivoire, pas forcément pour lui-même. J’ai passé́ cinq années avec lui, je sais que ce monsieur est un homme ouvert, compréhensif, un homme qui respecte l’autre. Tout ce que vous entendez, n’est que du spectacle inutile.
Question du journaliste de Soir Info : Un journal a écrit, récemment, que depuis que Laurent Gbagbo est en liberté sous conditions en Belgique, vous ne vous êtes pas eu au téléphone. Est-ce vrai ?
Je ne sais pas ce qu’un coup de fil entre le Président Laurent Gbagbo et moi vient chercher dans le débat politique ivoirien. Les Ivoiriens ont des problèmes, et de sérieux problèmes. Beaucoup d’Ivoiriens sont morts, d’autres sont blessés à vie. La paupérisation gagne du terrain, l’éducation est presque stagnante, les gens vont mourir dans la Méditerranée, les gens n’arrivent à se soigner. Il y a le problème de la Commission Electorale Indépendante dont on vient de parler. Il y a beaucoup de problèmes. Quittons les débats de bas-étage. J’ai l’impression que les gens s’ennuient. Moi je ne m’ennuie pas parce qu’il y a beaucoup à faire.
Question du journaliste de Soir Info : Oui, il y a beaucoup à̀ faire, mais beaucoup disent que si le Président Laurent Gbagbo ne vous a pas encore appelé́, que vous ne vous êtes pas eu au téléphone, cela signifierait peut-être que vous êtes tombés en disgrâce vis-à-vis de lui. Est-ce le cas ?
Qu’est-ce qui pourrait expliquer que le Président et moi, nous tombions en disgrâce ? Tout va très bien entre le Président Gbagbo et moi, mais vraiment pour le meilleur des mondes. Nous avons eu cinq années, nous avons beaucoup parlé. Nous nous sommes dit beaucoup de choses. Ceux qui estiment qu’ils parlent aujourd’hui à Gbagbo, est-ce qu’ils savent ce que lui et moi, nous nous sommes dit pendant 5 ans ? Est-ce qu’ils savent de quoi nous avons parlé́ ? Est-ce qu’ils savent ce qu’il m’a confié́ ? Est-ce que ces gens-là̀ savent ce que le Président Gbagbo et moi, avons vécu comme stress, comme douleurs, comme moments d’incertitudes souvent ? Ça ne se raconte pas, ça se vit. Mais, voyez-vous, une poule qui se respecte ne pond pas en public.
Par Sylla/Oro
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