Le football, opium du peuple: Sport et politique

Opinion

Il n’y a que certains ignorants qui se plaisent à sériner qu’il ne faut pas confondre le sport en général et le football en particulier avec la politique. Deux grands événements viennent d’asséner une gifle retentissante à tous ces gens qui font l’autruche et refusent de voir l’impact du foot dans le monde politique: la coupe du monde féminine de football et la dernière CAN qui s’achève avec la victoire de l’Algérie.

Les joueuses américaines, bien boostées par leur capitaine se sont battues pour porter haut le drapeau de leur pays, mais ont tenu à préciser chaque fois que l’occasion leur était donnée, qu’elles ne se rendraient pas à la maison blanche en signe de protestation contre la politique du président Trump. Ça n’a pas empêché le public américain de leur faire un triomphe.

Le président algérien qui s’est personnellement déplacé en Égypte pour assister au sacre des Fennecs a dû affronter l’hostilité d’Algériens qui ont tenu à lui faire bien comprendre qu’il est illégitime. Mieux, les joueurs algériens n’ont pas arrêté de dire qu’ils se battaient pour ce peuple « révolutionnaire » qui bat le pavé depuis plusieurs mois pour sortir de la dictature d’une coterie. Ils ont dédié leur victoire héroïque à ce peuple.

Et ce genre d’exemple foisonne dans l’histoire du monde.

En Cote d’Ivoire, ce pays a connu des assassinats politiques, des tentatives de coups d’État, une guerre civile et pour couronner le tout, une agression internationale (France-ONU) pour appuyer une rébellion sanguinaire qui n’a pas hésité à raser des villages entiers pour installer un homme choisi par la France. Le tout dans l’indifférence de nos sportifs et de journalistes de sports « pudiques » et complaisants qui se plaisaient à dire: « nous sommes en sport, nous ne faisons pas de politique ».

Ce qui fait la différence entre les hommes, c’est la capacité des uns à avoir une conscience guidée par l’honneur et la vérité, et l’irresponsabilité des autres face aux réalités sociopolitiques.

C’est cela qui distingue les supposés grands d’une époque des légendes.

Certains sportifs sont restés des légendes pour avoir mis leur célébrité au service de causes nobles. D’autres ont choisi d’être tout juste de grands joueurs de leur époque.

Les dirigeants politiques le savent si bien qu’ils sont les premiers à tirer les dividendes de victoires sportives et surtout des stars incapables d’épouser les combats de leur ère.

I. Srobois Alla

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