Agents des pompes funèbres abattus en Côte-d’Ivoire: 3 gendarmes condamnés à 20 ans de prison pour « meurtre »

Emma ASSEMIEN

Le tribunal militaire ivoirien a condamné à 20 ans de prison, trois gendarmes accusés « de meurtre » de six agents d’une société des pompes funèbres qu’ils avaient pris pour des braqueurs en 2017 à Arrah (Sud-est), à l’issue d’une audience vendredi à Abidjan.

Le tribunal a déclaré les prévenus « coupables des faits de meurtre, d’omission de porter secours, de détention illégale d’arme à feu, violation de consigne », puis condamné le Commandant Patrice Amichia Aka, l’officier de police judiciaire Siaka Traoré et le MDL Mathias Ettien à « 20 ans de prison. »

Le 27 mai 2017, le commandant Aka, informé d’un braquage à Zanfouenou (14 km d’Arrah) portant sur la somme de « 32 millions d’un opérateur économique », entame la « poursuite des bandits » qui aboutit « à la neutralisation » de six agents de la société ivoirienne des pompes funèbres pris pour les braqueurs indiqués.

Leur procès s’est ouvert le 12 juillet avec l’audition de ces trois prévenus qui se sont mutuellement accusés.

Selon Me Konan, l’avocat du commandant Patrice Amichia, « on peut reprocher » à l’officier de police judiciaire « un manque de professionnalisme » mais « ce sont les informations reçues dans une zone de forte criminalité et les signalements remis par la population » qui l’on poussé agir ainsi.

Me Konan qui a qualifié le commandant de brigade Amichia de « brave soldat qui croyait ce 27 mai travailler pour la nation » a plaidé pour « une peine qui ne puisse pas obstruer l’avenir » de son client et demandé de « balayer » les autres chefs d’accusation, car « la justice ce n’est pas la vengeance ».

Les avocats de l’officier Traoré et du MDL Mathias Ettien, ont également tenté de démontrer l’innocence de leurs clients et demandé « la clémence » des juges.

Le ministère public avait pour sa part, déclaré les trois prévenus « coupable des charges » notamment de meurtre et requis « 20 ans de prison ferme, 500.000 FCFA d’amende et la destitution militaire » pour chacun.

Quant à la partie civile, elle a demandé une condamnation de « l’État de Côte d’Ivoire, responsable de ces agents, à payer » des dommages et intérêts, évoquant des préjudices de plusieurs millions de FCFA.

Pour elle, « l’expertise faite par le médecin légiste Yao Etté (montre) que les armes utilisées pour commettre ce crime sont des armes de service », concluant que « ces gendarmes et leur chef étaient en service d’Etat ».

Le jugement a été rendu à 22H00 (GMT et locale), après l’audition des témoins à savoir huit gendarmes, deux civils et le seul survivant parmi les agents des pompes funèbres, qui avait réussi à s’échapper.

Le tribunal a renvoyé au 26 juillet, la procédure pour statuer sur les intérêts civils.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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