Connectionivoirienne | Par Gbansé Douadé Alexis avec Sylvie Kouamé
(Amsterdam) Avec le départ annoncé de la Française Christine Lagarde vers la Banque centrale européenne à Frankfurt, son remplacement au poste de DG du FMI, aiguise les appétits.
Pacte implicite
Les États-Unis d’Amérique ont récemment conservé la tête de la banque mondiale, dans le cadre du pacte implicite qui laisse la présidence de la Banque mondiale entre les mains des Américains et celle du FMI aux Européens. En effet, même si les gouvernements européens ont sanctionné le candidat présenté par Donald Trump, la présidence de la Banque mondiale est finalement allée à David Malpass, un ancien fonctionnaire du Trésor américain.
Européen ou pays émergent ?
Depuis la naissance du FMI en 1946, la quasi-totalité des postes de directeur général est allée à l’Europe, avec une palme d’or à la France. Ce pays s’est en effet arrangé pour placer 5 directeurs généraux sur les 11 dg du FMI depuis 1946. Le plus long mandat d’un DG du FMI est aussi détenu par le Français Michel Camdessus (1987-2000).
Au vue de la longue tradition tacite de partage des postes, les Européens discutent pour la succession de Lagarde qu’ils ont envoyé vers Francfort. Plusieurs noms d’Européens sont ainsi avancés, notamment celui du président actuel de la Banque d’Angleterre, l’Anglo-irlandais Mark Carney, un Canadien de par sa naissance.
En plus de Mark Carney et des candidats français qui se croient en terrain conquis, plusieurs hauts cerveaux des Finances issus de pays dits «émergents », ont manifesté cette année leur désir de diriger la prestigieuse institution située à Washington, DC, au plus haut niveau et non à des postes subalternes.
Selon Bloomberg, les potentiels candidats non issus de pays européens sont les suivants :
Tidjane Thiam, directeur général de Credit Suisse Group AG, est né en Côte d’Ivoire et est également citoyen français ;
Le Mexicain Agustin Carstens, chef de la Banque des règlements internationaux ;
L’ancien gouverneur de la Banque de réserve de l’Inde, Raghuram Rajan ;
Et le président de l’Autorité monétaire de Singapour, le ministre Tharman Shanmugaratnam.
À ce jeu, selon plusieurs analystes, l’ancien ministre ivoirien Tidjane Thiam, pourrait faire le consensus, car de nationalité française, mais né en Côte-d’Ivoire.
D’autres analystes sceptiques se demandent tout de même si l’Ivoiro-Français qui a récemment vu ses revenus passés à 11,5 millions d’euros, à la tête de la 2e banque de Suisse, acceptera l’aventure du FMI, une Institution plus politico-diplomatique que financière au sens strict du terme.
Enfin, pour revenir à Christine Lagarde, la Française remplacera l’Italien Mario Draghi le 1er novembre 2019.
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