L’équipe de football du Bénin s’est qualifiée hier pour les quarts de finale. Et pourtant, avant le match, personne ne vendait cher sa peau. En effet, on la disait inférieure à celle du Maroc qui, en plus d’avoir participé plusieurs fois à la compétition, possède plus d’infrastructures et de moyens que le Bénin. On croyait la cause entendue, on était convaincu qu’il n’y aurait pas match, que le Maroc ne ferait qu’une bouchée de Stéphane Sessègnon et de ses camarades, etc.
Tous ces arguments auraient-ils poussé l’arbitre angolais à accorder aux Marocains un penalty qu’ils ne méritaient pas et à faire jouer les Écureuils à 10 contre 11 ? Une chose me semble indiscutable : les Écureuils se sont montrés plus courageux et plus déterminés que les Lions de l’Atlas. La leçon qu’ils nous donnent, on peut la résumer en disant ceci : quand on est dévoré par l’amour du pays et qu’on a un peu de cran, on est en mesure de déplacer des montagnes.
À l’heure où nous parlons de récupérer notre pays, l’exploit de l’équipe béninoise devrait nous interpeller et nous amener à adhérer une fois pour toutes au fait que des hommes et des femmes qui ont une once de dignité et d’honneur ne devraient jamais dire : “ On est fatigués.”
Au fait, on a fait quoi pour être fatigués ? On a mené quelles batailles décisives pour que nous soyons gagnés par la fatigue ? On a livré quels combats pour que nous soyons éreintés ? Les Algériens se sont battus contre la France de 1954 à 1962 et ce combat a bouté la France hors de l’Algérie. Ils se sont battus encore cette année et leur combat a obligé Abdelaziz Bouteflika à ne pas briguer un cinquième mandat. Le peuple soudanais continue de se battre pour que le pays ne soit plus dirigé par les militaires après la chute du dictateur Omar Béchir. Algériens et Soudanais étaient certainement fatigués de voir des individus s’éterniser au pouvoir mais ils n’ont jamais dit qu’ils étaient fatigués de lutter. Ne disons donc pas que nous sommes fatigués car on n’est jamais fatigué de se battre pour son pays. C’est le moment de nous lever pour nous battre. Nous devons nous battre encore et toujours jusqu’à ce que devienne possible ce qui, au début, semblait impossible.
Jean-Claude DJEREKE
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