Par Connectionivoirienne | Sylvie Kouamé avec Hervé Coulibaly
L’argent est le nerf de la «guerre politique», Ouattara le sait. Le chef de l’État ivoirien ne souhaite pas commettre l’une des erreurs fatales à Laurent Gbagbo, à savoir favoriser le financement de son opposition en lui ouvrant les robinets des finances de l’État. Laurent Gbagbo avait de force ou de gré laissé plusieurs ministères à ses opposants. Ceux-ci n’avaient pas hésité à utiliser les fonds alloués à leurs ministères pour financer massivement la campagne présidentielle de 2010 au profit des opposants qu’étaient Ouattara et Bédié. Gon Coulibaly à l’agriculture et Hamed Bakayoko aux NTIC avaient en son temps été cités au RDR, tout comme plusieurs ministres issus du PDCI-RDA, Patrick Achi et Charles Koffi Diby notamment.
Selon la Lettre du Continent, dans sa dernière édition Nr 803 du 26 juin 2019, le régime d’Abidjan refuse de payer les arriérés du Programme présidentiel d’urgence (PPU) aux entreprises jugées proches de son opposition. En effet sur les 150 milliards de fcfa que l’État de Côte-d’Ivoire reste devoir aux «heureux» bénéficiaires du PPU, seuls 30 milliards avaient été budgétisés en 2018. Les entreprises proches du pouvoir, dont certains chefs gravitent aujourd’hui autour du premier ministre Gon Coulibaly, ont pu percevoir 21 milliards de fcfa au grand-dam des structures dont la «loyauté reste floue».
Le FMI aura beau crier sa « colère », le pouvoir n’est pas prêt à changer de stratégie à moins de 18 mois de la présidentielle de 2020, qu’il n’est plus sûr de remporter, depuis le faux bond d’Henri Konan Bédié. Gon et son gouvernement restent donc sourds aux injonctions du FMI.
Le Programme présidentiel d’urgence conduit par le ministre Brahima Ténê Ouattara dit «photocopie» avait été conduit de 2011 à 2015 dans «l’opacité la plus totale», selon des opposants. Plusieurs marchés d’un total de 580 milliards de fcfa [884 millions d’euros] avaient en effet été attribués, dans la plupart des cas au gré à gré.
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