Sur sa page Facebook l’ex porte-voix de la rébellion dit tout
« Chers amis,
Après les déclarations du Président du PDCI-RDA le Président Henri Konan BÉDIÉ, le gouvernent par la voix de son porte-parole s’est crû obligé de se fendre d’un communiqué pour souligner la gravité de ses propos.
Le communiqué du gouvernement, tout comme la conférence de presse du RHDP qui a suivi, sont une vaste mascarade qui cachent l’incapacité du pouvoir à résoudre les préoccupations des Ivoiriens.
Avant de m’appesantir d’avantage sur ce que je viens d’indiquer, permettez moi de faire un commentaire sur les propos du président Bédié.
I / Commentaire sur les propos du président BÉDIÉ :
Le président BÉDIÉ a évoqué des faits troublants, s’agissant des conflits inter-communautaires, du phénomène de l’orpaillage clandestin, de la fraude à la nationalité en vue de l’élection présidentielle de 2020.
Il a également indiqué que tout est fait pour que les Ivoiriens se sentent étrangers dans leur pays.
Je ne vois nullement de la xénophobie dans ses propos.
On ne devrait plus parler d’étrangers en Côte d’Ivoire au risque de se voir taxer de xénophobe ?
Le mot étranger est-il banni du dictionnaire ? Dénoncer des faits réels, font-ils des dénonciateurs des xénophobes ?
Il convient de noter qu’un étranger est celui qui n’a pas la nationalité du pays qui l’accueille.
Donc où se trouve le problème ? Je cherche en vain dans les propos du président BÉDIÉ, un relent xénophobe, je n’en vois pas.
En revanche, je constate qu’il a soulevé les préoccupations des Ivoiriens sur l’orpaillage clandestin, sur les fraudes à la nationalité Ivoirienne, sur le grossissement frauduleux de la liste électorale en vue des élections de 2020.
Ces préoccupations sont tellement importantes, que tout pouvoir responsable devrait chercher à y répondre plutôt que de faire de la diversion.
1/ L’Orpaillage clandestin existe-t-il oui ou non dans notre pays ? Oui il existe, et on peut dénombrer 85% d’étrangers parmi les orpailleurs clandestins !
Selon le rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), la quantité d’or produite de façon légale dans notre pays est équivalente à la quantité d’or illicite qui en ressort.
À ce propos, en 2017, la Directrice du Groupement Professionnel des Miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI) a indiqué qu’il existe plus de 200 sites d’orpaillage clandestin dans le pays, desquels ont été illicitement exportés 22 tonnes d’or.
Le PDG de la société Rangold, Monsieur Dennis Marc Bristoy s’en est ouvertement plaint, en 2017, au cours d’une conférence de presse en indiquant qu’il est confronté à la difficulté de voir des milliers d’orpailleurs clandestins sur le site de Boundiali pour lesquels, la société détient des permis.
En avril 2018, il a rétorqué que la situation ne fait que s’empirer.
Que fait le gouvernement pour mettre fin à cette catastrophe ?
2/ la fraude à la nationalité existe-elle oui ou non ? Oui elle existe et comme le crime n’est jamais parfait, tous les jours qui passent apportent son lot de surprise.
Le porte-parole du gouvernement ne nous disait-il pas en 2018 que sur 13 000 immigrés clandestins à destination de l’Italie détenant la carte nationale d’identité Ivoirienne, seuls 2 000 étaient réellement de nationalité Ivoirienne ?
Des ressortissants de pays voisins sont pris avec des cartes nationales d’identité Ivoirienne. Ces personnes se font établir des pièces d’identité dont les périodes de validité courent jusqu’en 2028. Comment est-ce possible quand on sait que les cartes nationales d’identité doivent en principe être délivrées à partir d’octobre 2019 ?
Que fait le gouvernement pour endiguer cette fraude ?
3/ Le gonflement frauduleux de la liste électorale en vue de la présidentielle de 2020 ?
La question est triviale, puisque désormais, nous avons la réponse, l’auteur d’un crime reviens toujours sur ses pas, j’ai déjà indiqué que le crime n’est jamais parfait, le porte-parole principal du RHDP l’a reconnu publiquement.
Que peut faire le gouvernement puisqu’il est lui-même l’auteur de cette fraude ?
II/ Quant aux préoccupations soulevées par le président BÉDIÉ, elles mettent en exergue des problèmes que le Gouvernement veut occulter : Desquels s’agit-ils ?
La corruption des autorités, l’absence d’État de droit, les conséquences de la politique ultra-libérale du président Alassane Dramane Ouattara et le non-respect par lui, des promesses faites aux ivoiriens.
1/ Du fait de la corruption des autorités ;
Les autorités n’ont ni la capacité, ni la volonté de mettre fin aux pratiques de l’orpaillage clandestin, puisque nous sommes dans une république de coquins et de copains. Les orpailleurs clandestins et les autorités se tenant par la barbichette !
Sinon, pensez-vous raisonnablement qu’un pouvoir doté d’une réelle volonté politique ne puisse pas mettre fin à ce désastre ?
Ne devrait-on pas voir dans les constatations du président BÉDIÉ, une invitation à prendre le problème à bras le corps et trouver une réponse à ce fléau qui gangrène notre économie ?!
En effet, non seulement, il détruit l’économie de notre pays en nous privant d’importantes ressources, pire les produits utilisés par ces orpailleurs clandestins pour l’extraction du minéral atteignent la nappe phréatique et empoisonne l’eau !
En plus de cette insécurité sanitaire, se rajoute l’insécurité des personnes et des biens.
Je vous rappelle qu’en juillet dernier, à Koffré dans le département de Boundiali, le gendarme Dago Djah dans l’exercice de ses fonctions, en voulant faire respecter la loi a été battu à mort (paix à son âme), par les orpailleurs clandestins et plusieurs motos appartenant aux populations locales ont été saccagées et brûlées. Il est avéré que ces orpailleurs clandestins dans leur agression ont agi avec des armes létales, des pistolets, des fusils de chasse et des machettes.
Cette mort est une attaque à l’autorité de l’État puisque ce gendarme était en tenue !
Quelles ont été les actions du gouvernement pour endiguer cette catastrophe ? Aucunes ! Nous assistons à une inertie voire à une complicité passive.
Ce qui explique d’ailleurs la propagation du phénomène sur l’ensemble du territoire.
Or qui ne dit mot, consent ! Tout concourt donc à achever de nous convaincre que les autorités tirent profit de ces activités illicites !
2/ Du fait que nous sommes dans un État de non-droit ;
Un État bâti dans le respect du droit et organisé doit combattre l’orpaillage clandestin qu’il soit le fait d’étrangers ou de nationaux.
Tout se passe comme s’il n’existe pas de lois dans notre pays.
Comment voulez-vous d’ailleurs qu’on respecte les lois, quand la loi fondamentale est violée par celui qui en est le garant, à savoir le président de la république :
Constatez vous-même ;
– tous les membres du Conseil Constitutionnel ont été nommés par le président de la république en violation de la constitution qui ne l’autorisait qu’à nommer 3 membres, 2 autres le sont par le président de l’Assemblée Nationale, et 1 autre par le président du Sénat,
– l’annonce devant les journalistes et la nation entière de la démission du président de l’Assemblée Nationale d’alors, SORO Kigbafori Guillaume en violation de la séparation des pouvoirs prescrit par la constitution,
– la non déclaration de son patrimoine.
Je pourrais continuer à les égrener, qu’on n’en finirait pas.
En réalité, la Côte d’Ivoire apparaît comme un “no man’s land”, où chacun vient chercher son bout de richesse comme si le pays était à l’abandon et sans propriétaires.
3/ Des conséquences désastreuses de la politique ultra libérale du Président de la république sur notre économie ;
La politique menée par le président Alassane Dramane OUATTARA se caractérise par le désengagement de l’État de toutes ses responsabilités vis-à-vis des Ivoiriens qui, de fait, sont complètement désemparés.
Quel est en effet ce pouvoir qui est incapable d’empathie et de compassion pour ses populations ?!
Sous couvert de l’ultra-libéralisme, le patrimoine de l’État est bradé, même les sociétés qui faisaient la fierté des Ivoiriens sont liquidées au profit d’intérêt étrangers ; les exemples de la SIB, de la mine d’Ity, de Sucrivoire et de bien d’autres nous édifient !
Sous d’autres cieux, il y a une préférence nationale en matière économique, mais il faut croire qu’en Côte d’Ivoire, on peut faire ce qu’on veut. D’ailleurs, sur le site officiel du Ministère de l’industrie, il est indiqué que la participation des nationaux à l’investissement dans notre pays est de 20%, même pas de moitié, le reste étant de l’investissement étranger.
Or, dans le même temps, après 9 ans de pouvoir, le Gouvernement a reconnu lui-même qu’il n’y a pas de champions nationaux, et qu’il faut en créer ! Se moque-t-on des Ivoiriens qu’on ne s’y prendrait pas autrement ?!
On peut se poser la question de savoir, pourquoi c’est maintenant que le gouvernement le dit, s’il connaissait déjà la réponse ?
En réalité cela est fait à dessein, dans un but totalement opportuniste et à but uniquement électoraliste.
Même dans un pays aussi capitaliste que les États-Unis, son Président Donald Trump, fait un rééquilibrage en faveur des nationaux.
4/ Du non-respect des promesses faites par le président de la république aux Ivoiriens ;
Le Président de la république n’est pas capable d’honorer les promesses faites aux Ivoiriens. Le candidat Alassane Dramane Ouattara nous avait promis que chaque Ivoirien aurait un toit, qu’il résorberait le chômage.
Qui ne se souvient encore du slogan « …donnez-moi 5 ans pour changer la Côte d’Ivoire », nous en sommes au double et il a vraiment transformé la Côte d’Ivoire puisque la situation est catastrophique.
Le Gouvernement nous avait dit que le prix de l’anacarde au mois de mai allait passer à 375 fcfa
Où en sommes-nous en ce mois de juin ?
– les Ivoiriens sont déguerpis sauvagement de leur lieu d’habitation,
– 50% d’Ivoiriens vivent en-dessous du seuil de pauvreté,
– 70% à 90% d’Ivoiriens sont encore au chômage selon le rapport de la BAD,
– l’anacarde est toujours payé à des prix dérisoires, allant de 50 fcfa à 100 fcfa le kilo,
– L’espérance de vie des Ivoiriens est de 54 ans, alors qu’ailleurs, comme au Burkina-Faso, il est de 61 ans, au Libéria, il est de 63 ans, au Ghana, il est de 63 ans, en Guinée, il est de 61 ans, au Sénégal, il est de 67 ans, selon les données de la banque mondiale,
– la Côte d’Ivoire est 170ème sur 210 pays, selon l’Indice de Développement Humain du programme des Nations-Unies pour le développement en 2018.
Or, l’indice de développement humain évalue le niveau de développement humain des pays en se basant sur plusieurs données, impliquant entre autres, le niveau d’éducation de la population, la santé et le revenu. Si on tient compte de ces éléments, des pays comme la Lybie, la Tunisie, le Gabon, le Congo, le Bénin, le Cameroun, le Ghana, le Togo, et le Soudan sont devant la Côte d’Ivoire.
Pour un pays qui voulait être émergent en 2020, on est vraiment mal barré !!
D’ailleurs, ne trouvez-vous pas curieux que ce soit 9 ans après, et ce, à la fin de son deuxième et dernier mandat, puisque le Président ne peut plus être candidat à de nouvelles élections présidentielles selon la Constitution, qu’il veuille faire du social comme si les populations pouvaient encore être dupes !
C’est donc le comble de dire que le bilan économique d’Alassane Dramane OUATTARA est inattaquable !!
Au regard de tout ceci, on peut dire que les Ivoiriens se sentent étrangers chez eux et c’est une bien triste réalité.
Naturellement, les conflits communautaires ne sont que la résultante de ce ras-le-bol !
Le cas récent du conflit intercommunautaire à Béoumi nous interpelle en ce sens !
Il faut donc que le gouvernement arrête de vouloir faire preuve de fuite en avant, personne ne se laissera manipuler à nouveau !!
Le président Alassane Dramane OUATTARA est arrivé au pouvoir en surfant sur les dérives de l’ivoirité et il croit pouvoir s’y maintenir en le ressuscitant !!
Mais, c’est peine perdue ! La recette recuite de la xénophobie, ne prend plus. C’est un piège cousu de fil blanc dans lequel nous ne sommes pas prêts de retomber, les Ivoiriens étant désormais conscients des réalités !
Je rappelle que le président BÉDIÉ, soi-disant xénophobe, a appelé à voter le candidat Alassane Dramane Ouattara au second tour de l’élection présidentielle de 2010, et lui a réitéré son soutien en 2015, par l’Appel de Daoukro.
Je rappelle également que le premier homme politique à faire allusion à son appartenance religieuse et régionale et à faire intervenir ces notions dans la politique de notre pays, fût Alassane Dramane OUATTARA, qui en 1999, a indiqué que les autorités de son pays ne voulaient pas qu’il soit candidat parce qu’il était nordiste et musulman.
De tels propos tenus par lui à cette époque n’ont-ils pas été “de nature à mettre en péril, au-delà de la paix et de la cohésion sociale, l’unité nationale et la stabilité du pays “ ?
Le même opposant Alassane Dramane OUATTARA a rajouté en 1999, à l’égard du pouvoir du président Bédié “que ce pouvoir moribond, je le frapperai au bon moment et il tombera”.
“C’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité”. Tout se passe comme si, l’opposant, Alassane Dramane OUATTARA qui se permettait tout, hier dans l’opposition, nie cette liberté de parole et d’expression à ses opposants aujourd’hui, parce qu’il est président et qu’il n’admet aucune contradiction.
En réalité, le sectarisme, la xénophobie, le tribalisme à son état primaire se trouve au RHDP.
J’en veux pour preuve, la chanson qui nous a été bassinée pendant plusieurs mois, et qui continue d’ailleurs d’être diffusée, à savoir que tout ceux qui ne sont pas RHDP, sont priés de rendre le tabouret.
Qui ne se rappelle, comment l’ex PAN, SORO Kigbafori Guillaume a été sommé par le président de la république a adhérer au RHDP, à défaut, de démissionner de l’Assemblée Nationale !!
Si l’on n’y prend garde, demain, on devra brandir notre carte RHDP pour être autorisés à respirer dans ce pays !
Or, avant le président actuel, il eu d’autres présidents, si tous avaient adopté la même posture, où en serions nous aujourd’hui ?
Le président de la république estime qu’il y a une ligne rouge franchie ? Oui, elle l’a déjà été, mais par ses partisans ! Qu’a-t-il dit ou fait à ce moment là ?
Lorsqu’une élue de la république dit au cours d’une manifestation publique dans sa région que “Soro tan dô yé” qui veut dire que Soro n’est pas l’un des nôtres !! Elle le fait en toute sérénité, puisqu’elle sait compter sur le soutien du pouvoir. D’ailleurs, personne n’a vu ni le gouvernement, ni le RHDP venir nous pondre une déclaration, ni animé une conférence de presse pour condamner ces dérives extrêmement graves pour la cohésion nationale !
Idem quand une autre élue, en a rajouté une couche, pour dire que le pouvoir doit rester entre les mains des gens du Nord jusqu’en 2050 ?
Des propos très graves qui n’ont été condamnés ni par le président de la république, ni par le gouvernement, encore moins par le RHDP !!
Si le gouvernement veut nous démontrer son sérieux et sa responsabilité qu’il poursuive ces élus qui sont connus de tous, nul n’étant en effet au-dessus de la loi !
En définitive, parler de toutes les questions soulevées par le président Bédié et le dire publiquement n’est pas avoir de la haine pour les étrangers, mais en réalité c’est faire preuve de courage et c’est ce courage qu’à eu le Président BÉDIÉ qu’il faut donc saluer et féliciter !
Enfin, je rappelle que je suis bien placée pour intervenir dans ce débat parce que je fais partie des personnes qui se sont battues pour la cohésion et l’entente aussi bien entre Ivoiriens, qu’avec les autres communautés vivant en Côte d’Ivoire, en outre, je suis du Nord, Odiennéka par mon PÈRE et Koyaga par ma MÈRE !
Où étaient ceux qui pérorent aujourd’hui à longueur de journée ? Planqué sous leur lit !!
On comptait les courageux à cette époque !! Aujourd’hui, on en compte à la pelle, c’est tellement facile de l’être quand on est au pouvoir !!
Il est de mon devoir en tant que fille de ce pays, de refuser de voir mon peuple souffrir et me taire !
Se taire et avoir peur d’affronter les difficultés que traverse notre pays, c’est préparer le désastre demain.
Je lance donc un vibrant appel à tous les peuples vivant en Côte d’Ivoire, afin qu’ils demeurent lucides et ne se laissent plus abuser par ce pouvoir en fin de règne et aux abois, qui cherche coûte que coûte, les moyens de s’y maintenir, y compris en utilisant les ficelles nauséabondes de la division !!
Quant au gouvernement, il doit faire preuve de responsabilité. Sinon qu’il reconnaisse son échec, et quand on a échoué, comme l’a d’ailleurs fait noter le candidat Alassane Dramane Ouattara en 2010, on quitte le pouvoir !
A bon entendeur salut !!
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire et ses habitants !! »
Affoussy Bamba
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