Le gouvernement a fixé, en conseil des ministres du 08 mai 2019, le coût de l’établissement de la nouvelle Carte Nationale d’Identité (CNI) à 5000f. Il a concédé leur confection à la société SEMLEX, une entreprise belge. Ces deux décisions ont suscité un tollé dans l’opinion, notamment sur les réseaux sociaux.
Les populations, dans un environnement de paupérisation généralisée marqué par le chômage massif des jeunes diplômés et la mévente des produits agricoles de rente, réclament au gouvernement la gratuité de cette opération.
L@ Nouvelle Côte d’Ivoire, solidaire des populations, et vu les enjeux que représente la pièce d’identité aussi bien pour les actes de la vie courante que pour les élections à venir, demande au gouvernement :
1- De renoncer à concéder au privé, à SEMLEX précisément, la confection de la CNI. Tout n’est pas à externaliser, surtout pas de simples opérations d’identification et de confection de documents, même avec puces électroniques incorporées, en ce nouveau monde numérisé qui voit le coût des actes informatiques baisser drastiquement. A quoi sert l’Office National d’Identification (ONI), si après 20 ans d’existence, l’on est amené à concéder le cœur de son métier ?
Il est bon de faire connaître à l’opinion que la hausse effrénée du coût de la vie trouve, en grande partie, son explication dans les concessions fantaisistes du service public, dont la rémunération incombe toujours aux pauvres usagers.
2- De prendre les dispositions réglementaires pour rendre gratuites, comme ce fut le cas en 2009, les opérations de renouvellement et de confection des nouvelles CNI. Au Sénégal, la CNI qui sert à la fois de pièce d’identité et de carte d’électeur a été gratuite pour les pétitionnaires qui se sont inscrits dans le délai de 6 mois imparti. Seuls les retardataires payent 10000f.
Refuser la faveur de la gratuité aux populations reviendra, pour le gouvernement, à arracher avec la main gauche ce qu’il concède avec la main droite, dans un contexte de mise en œuvre de son programme dit social.
Ne pas entendre le cri de cœur des populations sur la question du coût de la CNI, ne sera, pour ce pouvoir, qu’ajouter une ligne de plus sur la longue liste des prélèvements indus, parfois illégaux, qui s’apparentent à du racket institutionnalisé. Souvenons-nous des inscriptions en ligne à l’éducation nationale, des frais d’orientation des nouveaux bacheliers, des frais de concours administratifs et de tous les autres frais qui foisonnent dans presque tous les ministères.
En faisant preuve d’un peu de générosité et d’imagination, le gouvernement peut répondre aux attentes des populations. Ce pays dispose déjà des informations, des ressources techniques, technologiques et financières nécessaires pour offrir aux Ivoiriens, en ce moment précis, de nouvelles cartes d’identité gratuitement. C’est une question de volonté.
Gnamien Konan
Commentaires Facebook