La menace djihadiste pousse la Côte-d’Ivoire et le Ghana à déployer des forces supplémentaires à leurs frontières

Certaines des plus grandes économies d’Afrique de l’Ouest présentent de plus en plus vulnérabilités aux attaques de militants islamistes, dont l’influence se propage aux frontières intérieures des pays côtiers du Golfe de Guinée.

Les poids lourds du Ghana et de la Côte d’Ivoire, ainsi que leurs petits voisins, le Bénin et le Togo, renforcent la sécurité le long de leurs frontières avec le Burkina Faso, un pays qui a connu une recrudescence d’attaques d’Al-Qaïda et d’insurgés liés à l’État islamique cette année. Les raids se sont étendus si rapidement que le gouvernement a imposé l’état d’urgence dans plusieurs régions et remplacé les plus hauts commandants militaires plus tôt cette année. De l’Allemagne au Qatar, plusieurs pays se sont engagés ce mois-ci à contribuer à la lutte contre la menace islamiste.

Conséquences potentielles

Deux touristes français ont disparu la semaine dernière et leur guide a été tué dans une réserve naturelle du nord du Bénin, un pays qui n’a jamais connu la violence terroriste islamiste. Le sort des touristes restaient inconnus jusqu’à leur libération en début de ce weekend [2 soldats français tués, 4 djihadistes abattus] au nord du Burkina Faso.

Après la déstabilisation du Burkina Faso, la prochaine étape des militants pourrait être « d’ouvrir de nouveaux espaces d’influence » chez ses voisins du sud, selon Rinaldo Depagne, directeur de projet pour l’Afrique de l’Ouest chez International Crisis Group. « Ces groupes cherchent probablement à s’implanter dans ces pays alors qu’ils lancent ou fuient des attaques », a-t-il déclaré.

La stabilité de certaines des économies à la croissance la plus rapide du continent est en jeu. Le Fonds monétaire international prévoit une croissance de 8,8% pour le Ghana et de 7,5% pour la Côte-d’Ivoire, cette année. Les deux pays sont aussi les deux plus grands producteurs de cacao au monde.

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La Côte d’Ivoire n’a jusqu’à présent subi qu’un seul attentat djihadiste, lorsque des hommes armés maliens ont ouvert le feu sur les baigneurs dans la ville côtière de Grand-Bassam en 2016. En mars de cette annéee, le risque de militantisme venant du nord a poussé le gouvernement du président Alassane Ouattara à renforcer la sécurité a sa frontière nord.

La gendarmerie a déployé 300 policiers supplémentaires dans les régions frontalières, tout en augmentant sa contribution en troupes à la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali, qui compte 15 000 soldats, passant à 800, contre 150 auparavant.
Cinq autres pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Burkina Faso, ont déjà fourni 5 000 soldats à la force régionale censée patrouiller dans les zones frontalières proches du Mali, un pays en lutte avec la violence islamiste depuis 2012.

Le Ghana a procédé à un «déploiement préventif» le long de ses frontières dans le nord, selon Michael Opoku, son directeur des opérations à l’agence de sécurité nationale du Ghana.

Article original de Bloomberg, traduit par Hervé Coulibaly

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