Déchets toxiques en Côte-d’Ivoire: Claude Gohourou menacé ? Ce qu’il a subi à la primature

Par Connectionivoirienne

Président d’une organisation de victimes des déchets toxiques déversés à Abidjan en aout 2006, Claude Gohourou est reconverti en chef de parti politique. Il dirige désormais le Parti écologique de Côte d’Ivoire (Peci). Dans le cadre de ses activités politiques, il a initié récemment une campagne dénommée ‘’Caravane éco-citoyenne paix et réconciliation’’ dont la première phase a conduit le parti dans les localités de Port-Bouet, Koumassi, Locodjoro, Attécoubé, Gesco, Alépé, Adzopé et Akoupé. La préparation de cette activité ne s’est pas faite sans écueil à en croire ses propos, lors d’un point de presse qu’il a tenu le mardi 7 mai 2019, au siège de son parti à Cocody Angré.

Alors qu’il honorait des audiences dans différents cabinets ministériels sur le programme et le contenu de cette activité, informe M. Gohourou, celle que lui a accordé le cabinet du Premier ministre Amadou Gon ne sera pas une partie de plaisir. Pendant près d’une demi-heure, soutient-il, son hôte, le conseiller du Premier ministre en charge de l’environnement et des eaux et forêts, Dr Mamadou Fofana s’est plutôt évertué à lui monter les bretelles en s’appuyant sur son passé récent. « J’ai été menacé et séquestré à la primature par Dr Mamadou Fofana le mardi 23 mars », révèle Claude Gohourou qui fait savoir qu’il s’était présenté en ces lieux à la suite d’un coup de fil lui annonçant cette audience.
« Dr Mamadou s’en est pris à ma personne sur ma prétendue implication dans la crise postélectorale et la gestion du dossier des déchets toxiques, m’accusant d’être complice de Trafigura, d’avoir eu des accointances avec le régime Gbagbo. Il a dit qu’il sait comment je suis allé en exil et pourquoi je suis revenu. Bref, des choses qui n’avaient aucun lien avec l’audience. Pendant une demi-heure, il a passé en revue mon passé politique, mon exil et mon retour. J’ai senti que nous étions en danger. C’est avec stupeur que mes collaborateurs et moi avons vécu ces instants », relate Claude Gohourou. Puis le président du Peci d’interpeller le chef du gouvernement sur ‘’les agissements de ses collaborateurs qui ne l’honorent pas’’.
« Nous dénonçons l’attitude de Dr Mamadou Fofana. Ses menaces ne resteront pas sans suite. On n
e peut prospérer dans les menaces et intimidation. (…) On ne se laissera pas intimider. Nous allons faire front », proteste-t-il.

Joint par connectionivoirienne, le principal concerné, Dr Mamadou Fofana a dit ne pas se reconnaître dans les faits. Il a banalisé l’incident faisant valoir que dire qu’on connait quelqu’un à tel ou tel endroit ne peut pas être qualifié de séquestration. « Séquestrer, c’est contraindre quelqu’un à rester dans un endroit clos pendant un moment, sortir une arme et l’y maintenir. Je ne me reconnais pas dans cela », objecte-t-il. Pour lui, en affirmant ces choses, l’objectif de M. Gohourou est de se faire de la publicité. « S’il veut se faire de la publicité, qu’il fasse attention. Qu’il rende compte de ce qui a été dit de sa caravane. Je n’ai aucun problème avec lui », a conclu le conseiller du Premier ministre réaffirmant qu’il détient des ‘’dossiers d’Etat’’ sur les déchets toxiques.

La caravane du parti écologique dont la phase 2 a été entamée le 9 mai dernier, vise selon son initiateur, à – faire entrer des habitudes éco-citoyennes chez nos populations – lancer une opération de pédagogie écologique. Une opération qui consiste à nettoyer et à balayer des espaces dans les différentes villes visitées. Le président Gohourou en profite pour installer ses bases et passer des messages de réconciliation afin de prévenir, selon lui, les risques d’affrontement aux prochaines échéances électorales.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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