Que Dramane Ouattara n’attende pas trop longtemps avant de prendre les décisions qu’il juge nécessaires (par exemple, démettre les personnes qui ne partagent plus sa vision, faire arrêter les gens soupçonnés d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’État, etc.), personne n’en disconvient et on ne peut que l’en féliciter car le Président de la République, qui jure de « défendre l’intégrité territoriale de l’État et de protéger les Droits et Libertés des citoyens », ne doit pas jouer avec la vie des populations. Son devoir est de veiller sur la vie et les biens de ses compatriotes et des étrangers. Voilà pourquoi il devrait sanctionner, le plus tôt possible, les serviteurs de l’État qui détournent à leur profit les deniers publics ou les individus qui menacent de rendre le pays ingouvernable si…
Bref, on peut saluer la promptitude avec laquelle le président du RDR règle les problèmes qu’il rencontre. En revanche, affirmer, comme Tiken Jah Fakoly et Gbi de Fer, qu’il a abattu, en huit années de gouvernance, « un travail colossal » et qu’aucun chef d’État ivoirien n’a travaillé autant que lui après le décès d’Houphouët, c’est porter un jugement superficiel et malhonnête. Pourquoi ?
D’abord, parce que tout le monde est d’accord pour reconnaître que les infrastructures, dont il vient de doter notre pays, sont de mauvaise qualité et qu’elles ont commencé à se dégrader ; ensuite, pourquoi les Ivoiriens et ceux qui vivent dans notre pays doivent-ils payer chaque fois qu’ils utilisent les nouveaux ponts alors qu’ils ont toujours circulé sur les deux premiers (Charles de Gaulle et Félix Houphouët-Boigny) sans bourse délier ? À qui profite cet argent qui me semble aussi illégal que celui de l’inscription en ligne et celui que le régime s’apprête à récolter sur les cartes nationales d’identité ? Enfin, et c’est la question de fond, ces ponts et routes n’auraient-ils pas été construits plus tôt si Ouattara et sa « communauté internationale » avaient laissé travailler Bédié, Guéï et Gbagbo ? Le pays n’aurait-il pas connu de grandes avancées si le « démocrate » Alassane Ouattara ne l’avait pas déstabilisé et bloqué par des tentatives de coups d’État et une rébellion aussi meurtrière qu’inutile pour les Ivoiriens ?
Non, Ouattara n’a pas « sauvé » la Côte d’Ivoire. Ce n’est ni un patriote ni un bâtisseur mais un pyromane qui essaie d’éteindre le feu que lui-même a allumé.
Jean-Claude DJEREKE
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