Hamsatou ANABO
Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié du pouvoir) Henri Konan Bédié, a demandé mardi à Daouko (centre ivoirien), à des chefs traditionnels de « s’engager à œuvrer avec (lui) pour le retour » au pays « dans les tous prochains mois » de l’ex-maire du Plateau (centre des affaires d’Abidjan), en exil en France depuis août 2018.
« On assiste à un recul grave des acquis démocratiques (…), Noel Akossi Bendjo dont on doit parler ici, je vous prie de vous engager à œuvrer avec moi activement pour son retour dans les prochains mois en Côte d’Ivoire », a dit M. Bédié, recevant le gouverneur du district d’Abidjan et des chefs traditionnels à sa résidence à Daoukro.
Il a estimé que « son retour est un droit constaté par la Constitution qui interdit le bannissement ».
En exil en France, l’ex-maire du Plateau et haut cadre du PDCI avait été révoqué le 1er août de son poste pour « de graves déviations » dans sa gestion et un « détournement de fonds portant sur plusieurs milliards de Fcfa », avait annoncé le porte-parole du gouvernement Sidi Touré, après un conseil des ministres.
« Des enquêtes sont en cours pour consolider le montant exact » du détournement « , selon le gouvernement.
Cette décision intervenait alors qu’Akossi Bendjo avait manifesté son intention d’être candidat à sa succession.
HAN avec Emma Assemien
Après Ouattara, des chefs traditionnels en médiation chez Bédié pour le « retour » du « dialogue »
Manuella YAPI
Une semaine après avoir rencontré le chef de l’Etat Alassane Ouattara, des chefs traditionnels des régions des Grands ponts, du Sud-comoé et des Lagunes ont effectué mardi une médiation auprès du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) Henri Konan Bédié dans son fief à Daoukro (Centre) pour envisager le « retour » du « dialogue » entre les deux ex-alliés, évoquant la « peur » des Ivoiriens à l’approche des élections en 2020.
Réunis au sein d’une coalition (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, RHDP) créée en 2005, les deux ex-alliés ont rompu les liens il y a plus de six mois, le Pdci ayant conditionné son appartenance au parti unifié par le soutien de sa candidature en 2020. Depuis lors, le plus vieux parti ivoirien a quitté la coalition pour se positionner dans l’opposition.
« L’annonce d’un divorce avec votre frère devient pour tous les Ivoiriens un sujet de crainte et de peur », a dit à M. Bédié le porte-parole de la cinquantaine de chefs traditionnels présents, Faustin Abodou, ajoutant que cette rencontre vise à « envisager la démarche du retour au nécessaire et indispensable dialogue » avec M. Ouattara.
« Je demeure attaché à la recherche de la paix. (…) Mais pendant que par votre médiation vous me demandez d’amorcer le dialogue, (les) tenants du pouvoir affirment sans ambages qu’il n’y a pas de salut en dehors du Rhdp (et) se permettent des chantages et menaces sur les cadres du Pdci », a réagi Henri Konan Bédié.
Estimant que le parti unifié (né de la fusuion des formations politiques membres de la coalition Rhdp) est un « deuxième coup d’Etat » contre lui pour avoir « rejeté l’alternance en 2020 » en faveur de son parti, M. Bédié a dit « espérer que (ses) sacrifices consentis depuis le coup d’Etat » qui l’a renversé en 1999 « ont été portés à la connaissance » de son ex-allié, lors de l’audience qu’il leur a accordé.
Le 23 avril, la même délégation a rencontré Alassane Ouattara au palais présidentiel pour lui demander de « garantir la paix » et lui faire part de la « peur de l’horizon 2020, à cause des propos » tenus par la classe politique à l’approche des élections.
Les chefs traditionnels ont jugé « urgent » de partager avec les deux leaders « les préoccupations et les inquiétudes » des populations, avoir « pris le temps d’observer le climat politique », a expliqué M. Abodou.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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