Annoncé à grand renfort de publicité, le concours de recrutement exceptionnel des enseignants s’est déroulé dimanche dans plusieurs centres à travers les 31 régions du pays. Un peu plus de 72 mille candidats, selon les chiffres de Radio Côte d’Ivoire, se sont soumis aux épreuves de Math, Français et culture générale. A terme, ce concours permettra d’enrichir la masse enseignante de 10.300 nouveaux maîtres, professeurs de collège et de lycée qui n’auront pas les mêmes traitements salariaux que ceux déjà en activité.
Ce concours de recrutement s’inscrit dans le cadre du ‘’programme social du gouvernement’’. Aussi plusieurs membres du gouvernement, une fois n’est pas coutume pour un concours, ont-ils procédé au lancement des épreuves sur l’étendue du territoire national. Le Premier ministre était dans un centre d’Abidjan, Kandia la ministre de l’Education nationale, Anne Oulotto de la Salubrité et bien d’autres étaient à l’intérieur du pays.
Les résultats sont attendus dans les prochaines semaines. Ces nouveaux enseignants qui vont combler les déficits de personnel dans les établissements scolaires du pays bénéficieront d’abord de 2 mois de formation accélérée avant de rejoindre leurs premiers postes d’affectation pour la rentrée 2019/2020. Ils seront engagés dans un premier temps pour un CDD de deux ans et percevront de maigres primes. Un instituteur sorti de ce concours touchera 100 mille FCFA, 125 mille pour un professeur de collège et 150 mille pour celui de lycée.
Toute chose qui fait craindre l’arrivée d’une nouvelle armée de contestataires qui vont alimenter les grèves déjà trop récurrentes dans ce milieu et menées pour la plupart par des enseignants qui demandent toujours de meilleurs conditions de travail et de rémunération. Une nouvelle menace de grève plane d’ailleurs, après celle longue de deux mois qui a paralysé l’école. Les anciens enseignants à travers leurs syndicats accusent le gouvernement de ne pas aller dans le sens de la satisfaction de leurs revendications. Notamment le relèvement de la prime de logement de 50 mille à 80 voire 100 mille FCFA, la suppression des cours du mercredi etc.
Après les années 90, revoici donc l’instauration des salaires à double vitesse. Mais pour la ministre de l’Education, il n’y a pas ici de protestation à craindre pour le futur car les candidats ont été bien informés sur les conditions de leur recrutement avant de venir s’inscrire librement et composer. Un argument, certes valable mais moins convaincant. En 2011/2012, l’on se souvient qu’un recrutement de 4000 enseignants s’était opéré de la même façon. Des professeurs recrutés et payés à 100 mille FCFA se sont vite révoltés au regard de la tâche immense et du salaire inégal. Ils ont été reversés, in fine, à la Fonction publique après des grèves mais plusieurs d’entre eux avaient été renvoyés, notamment les meneurs.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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